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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Vendredi 08 Septembre 2023

J'ai descendu dans mon jardin / Pour y cueillir du romarin
J'en avais pas cueilli trois brins / Qu'un rossignol vint sur ma main...

Un romarin en arrière fond d'un massif d'iris

Si la suite de cette chanson ne fait pas l'éloge des femmes, la romarin est cependant une plante bienveillante pour les amoureux, selon la tradition. Les romains, les premiers,  dédiaient le romarin à Vénus. Plus tard, au Moyen-âge, les bouquets de mariées mêlaient roses et brins de romarin. Et lorsque les jeunes hommes se consumaient d'amour pour une belle, ils déposaient sur le seuil des portes de ces jouvencelles des bouquets de romarin.
Favorisant le passage d'un état à un autre, il devint également symbole de fertilité et de vie après la mort et c'est de son bois qu'on fit les grains de chapelet.  Pour les chrétiens, c'est la plante des Rameaux, cette fête religieuse où les rameaux de romarin sont bénis avant d'orner les crucifix.
Toutes ces qualités firent qu'autrefois en Gironde, on portait sur soi un sachet contenant 3 feuilles de romarin, de sauge et de laurier pour conjurer le mauvais sort et éloigner les esprits malins.

  Botanique et légende

Rosmarinus Officinalis, c'est ainsi qu'il fut baptisé par les botanistes. Le premier fut Pline qui associa ros: "l'écume" à mare" la mer" car la plante croissait naturellement sur les rivages marins.
Cependant, une légende tenace lie l'origine de cette plante à la Vierge Marie qui, lors de la fuite en Egypte, coucha pour sa sieste l'Enfant Jésus, sur un bouquet de branches aux fleurs blanches. A son réveil, miracle! les fleurs étaient devenues bleues.
Dans la nature, le romarin est un arbuste sempervirens et touffu qui croit dans les garrigues. Sa hauteur peut atteindre 1,50 m sur un terrain qu'il lui plait. Chaque rameau porte des feuilles droites et persistantes et des fleurs bleues.

Une plante aux multiples vertus

En dehors de ses vertus symboliques; le romarin possède de réelles vertus médicinales car il est stimulant et antispasmodique. Il favoriserait la sécrétion biliaire et éloignerait la tristesse.  Les infusions de romarin sont assez efficaces en cas de rhume, de toux ou d'état grippal. Des compresses de romarin peuvent calmer les entorses, foulures et torticolis, voire des rhumatismes, efficient aussi sur des plaies en raison de ses pouvoirs cicatrisants.  Savez-vous que la reine de Hongrie, Isabelle, retrouva sa jeunesse, attenua ses rhumatismes grâce à un élixir auquel on donna son nom: "Eau de la reine de Hongrie", une distillation d'une macération de fleurs de romarin dans de l'alcool. La cure? 3 cuillerées à dessert par jour dilueés dans de l'eau.

Le romarin est davantage utilisé pour ses qualités aromatiques. Il apparait dans les livres de cuisine à partir du XVIIe siècle, une époque où les herbes aromatiques ont supplanté les épices dans les recettes pour une cuisne plus juste et plus respectueuse des saveurs des aliments. Il s'utilise frais ou séché. Il se marie parfaitement avec l'agneau ou le porc rôtis, excellent également avec les poissons et même les gibiers tels les lièvres ou les chevreuils qui  broutent le romarin  parfumant ainsi leurs chairs. Exquis dans les  coulis ou sauces à base de tomates et donc dans la ratatouille. Il parfume agréablement le riz. Glissez quelques brins dans l'eau de cuisson des haricots et des pommes de terre, leur goût en sera sublimé. Infusé dans du lait, il parfumera les crémes, entremets et desserts. En déposant des feuilles de romarin dans des pots de confiture ou de gelées, vous améliorerez leurs goûts. Vous voulez une idée de délicieux desserts vite réalisés:  des quartiers de fruits sautés dans du beurre avec des feuilles de romarin

Le romarin est donc un précieux allié de votre gourmandise comme de votre santé. Plantez-en dans votre jardin car il possède aussi une autre qualité:  c'est une excellente plante méllifère, l'ami des abeilles grâce auxquelles on fabrique des miels très parfumés.
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- 10:39 - rubrique Histoire des aliments - Permalien - 0 commentaires

Lundi 30 Août 2021

La graine de fenouil dans le vin détrempée,
Ranime, excite une âme à l'amour occupée,
Du vieillard rajeuni sait réveiller l'ardeur,
Du foie et du poumon dissipe la douleur;
De la semence encor le salutaire usage
Bannit de l'intestin le vent qui faisait rage.

Ecole de Salerne



Si vous n'êtes pas convaincu des vertus de cette ombellifère si joliment décrite par les médecins de cette excellente et ancienne école, passez votre chemin. Sinon, continuez la lecture.
Le fenouil exhale d'exquises fragances sous la chaleur du soleil et ses petites graines vert-jaune doré attirent divers insectes qui viennent y faire bombance et garnir leurs petites pattes de beau pollen jaune d'or.
Le fenouil est fort utile et délicieux. Les botanistes l'ont baptisé du nom de "feniculum": petit foin. Cela peut sembler étrange car à première vue rien de semblable entre le fenouil et le foin. Certes les belles ombelles jaunes et parfumées se distinguent des herbes ordinaires de même son feuillage si arachnéen, aérien retombant avec tant de grace et d'élégance. Cependant tout est bon dans le fenouil, chaque partie de la plante pouvant servir aux cuisiniers comme aux médecins.

C'est sur le plan culinaire que nous utilisons surtout le fenouil tant il est parfumé. Entourant des morceaux de poisson qui prendront un arôme délicatement anisé. Le bulbe est autant apprécié cru que cuit. Les graines sont exquises dans une sauce et cuisinées tant dans des plats salés que sucrés et dégageant encore plus d'arôme si elles sont grillées dans la poèle auparavant.  Mêlez-le au carvi, à la coriandre et à l'anis vert ce mélange d'épices parfumera superbement vos mets mais on lui prête également des vertus aphrodisiaques très efficaces. Pour cela, faites alors infuser quelques graines dans de l'huile préalablement chauffée et massez. Je vous laisse deviner lequel de l'huile ou du massage est le plus efficace..

Sur le plan de la pharmacopée, il y en a pour tous les maux : les graines de fenouil sont 
- apéritives : Ah! les exquises olives cassées au fenouil ,
- stomachiques (digestives et chassant les vents),
- carmitatives 
- galactogène fort utile pour les femmes allaitantes.
- duirétiques, j'imagine que Montaige a du en avaler des litres pour soigner sa gravelle.

Un dernier argument pour montrer l'intérêt magique de cette herbe aromatique: Phénix ne pouvait renaitre de ses cendres que si celles-ci contenait des cendres de tiges de fenouil. 
De l'Antiquité à aujourd'hui, les vertus du fenouil ne sont donc plus à démontrer. Si vous possédez un petit coin de terre, semez-y quelques graines, elles se miltiplieront. Sinon, achetez quelques sachets de fenouil pour votre plus grand plaisir gustatif.
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- 20:11 - rubrique Histoire des aliments - Permalien - 0 commentaires

Vendredi 31 Janvier 2020

L’hiver est particulièrement doux et l’on voit déjà apparaître dans les jardins les feuilles velues de la Bourrache à la fraîche odeur iodée. Elle vient du Moyen-Orient et fut rapportée de Damas en Occident par les croisés au XVe siècle, elle connue très vite un honorable succès tant pour ses propriétés médicinales qui comme plante d’agrément. Et maintenant pour ses qualités organoleptiques, car ses fleurs à la saveur d’huître, ont remis la bourrache à la mode.


Avant de la goûter, on remarque la bourrache en raison de sa gracieuse fleur bleue, en forme d’étoile et au cœur d’étamines noires. Elle est vraiment très esthétique et se resème toute seule, et cerise sur le gâteau, c’est une excellente plante mellifère. Elle a vite fait de coloniser votre jardin, et c’est tant mieux tant elle est bénéfique. Mais cueillez-la rapidement car étant très riche en sucs, elle a une fâcheuse tendance à noircir ou à moisir quand elle commence à se flétrir.  


Les arabes nommèrent la abou-rash qui signifie « père de la sueur » et l’utilisaient en médecine pour ses vertus sudorifique. Donc en cas de fièvre, de rhume, de grippe ou de bronchite, n’hésitez pas à préparer une décoction de feuilles, tiges et fleurs, qui possèdent des vertus émollientes, dont vous boirez quelques tasses dans la journée. Les miasmes s’en iront très vite ! Même traitement en cas d’engorgement des reins. Et si vos articulations vous font souffrir, un cataplasme de feuilles bouillies sur les points douloureux devrait leur rendre la souplesse.

Les médecins ne furent pas les seuls à apprécier cette belle plante, dès le XVIIe siècle, Olivier de Serres en parla abondamment dans son ouvrage, Le Théâtre d’Agriculture, pour ses qualités alimentaires. Ses fleurs, très décoratives, illuminent les salades et le bleu de leurs pétales ravivent le vert des feuilles qui composent vos salades et apportent une saveur iodée tr-s surprenante et agréable. Les jeunes feuilles au goût de concombre, peuvent également faire merveille dans des salades de tomates ou de tout autre légume. Cuite, on la prépare de la même manière que les épinards, ou en soupe, dans les quiches ou des cakes de légumes.

La nature pourvoit toujours à tout, et cette jolie bourrache en est la preuve, une fois de plus. Ne méprisez donc pas cette modeste mais ô combien esthétique plante et n’hésitez pas à en planter dans votre jardin, vous serez récompensé de vos effort tant il est plaisant de la regarder que de la déguster. 
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- 18:32 - rubrique Histoire des aliments - Permalien - 3 commentaires

Jeudi 28 Novembre 2019

 Après la disparition de l’Empire romain, en Occident, ce furent les moines qui firent renaître les cultures potagères dans les jardins monastiques plus élaborés que le potager de cultures vivrières. Les règles des ordres monastiques divisaient la journée en temps de prière et en temps de travail. Les travaux manuels et agricoles avaient une grande place puisque les monastères, souvent très isolés, vivaient en autarcie et devaient être autosuffisants. Du IIe au IXe siècle, les monastères s’établirent dans des lieux isolés ou à la lisière des villes. Dans ces lieux de paix, moines et moniales priaient et travaillaient tout en assurant leur devoir d’assistance et d’hospitalité. Ils organisèrent leur temps selon les règles de leurs ordres incluant les travaux de la terre. Les jardins monastiques comprenaient, en effet, des jardins vivriers, des vergers, mais en dehors des murs du monastère, s’étendaient des vignes, des champs de céréales et des pâturages indispensables également à une autarcie alimentaire.

un modèle de jardin potager

Le jardin monastique s’est inspiré à la fois de l’« hortus », le jardin romain, et des jardins arabes car les moines avaient étudié et traduit les œuvres des grands agronomes grecs et latins ainsi que les Étymologies d’Isidore de Séville, première encyclopédie en vingt volumes reprenant tout le savoir des savants arabes, traducteurs des auteurs de l’Antiquité.

Ce jardin était divisé en plusieurs parties : le jardin de simples où les plantes médicinales fournissaient l’herboristerie, le jardin potager et le verger qui fournissaient la table des moines et de leurs hôtes, et le jardin d’agrément pour l’ornementation de l’église. L’exemple du plan complet de l’abbaye de Saint-Gall, en Suisse, conservé miraculeusement, permet de nous faire une idée des plantes qui y étaient cultivées et donc cuisinées par les moines. Dans le jardin potager, situé entre le verger et la basse-cour, étaient  installés neuf carrés de légumes et plantes potagères et condimentaires : céleri, fenouil, cerfeuil, sauge et sauge sclarée, pavot, rue, citronnelle, marrube, absinthe, menthe pouliot, aigremoine et bétoine. Beaucoup de légumes-feuilles : bettes, choux, épinards, laitues, mais aussi des melons et des concombres, des courges et desmongettes Le fond du potager était constitué de racines : carottes et panais, raves et navets, pois et alliacées : ail, oignon, ciboule et poireau.

Les moines et moniales cultivaient assez de variétés de légumes et élevaient suffisamment de races animales pour avoir une alimentation variée, très inspirée de leurs lectures. Ils introduisaient et acclimataient aussi des variétés nouvelles qui leur permettaient d’avoir une alimentation encore plus diversifiée, saine et équilibrée.

 

- 22:30 - rubrique Histoire des aliments - Permalien - 4 commentaires

Dimanche 24 Février 2019

 « Nous n’irons plus au bois les lauriers sont coupés
La belle que voilà ira les ramasser ….

 

 Et les lauriers du bois les laiss’rons nous faner
Non, chacune à son tour ira les ramasser
[…]
Cigale, ma cigale, allons, il faut chanter
Car les lauriers du bois sont déjà repoussés. »

 

 

           Cette comptine ancienne est chanté depuis le XVe siècle, par des milliers d’enfants en dansant la ronde. Cette petite chanson célèbre une plante dont nous aurions bien du mal à nous passer.

Que seraient nos plats sans le délicat arôme du laurier ?

Mais cette plante connait d’autres usages que culinaires : bouquet que l’on fait bénir le jour des Rameaux, bouquet que l’on plante au sommet d’une maison nouvellement construite pour la protéger. Et surtout couronne ceignant le front des candidats victorieux de multiples concours, tant sportifs que poétiques, depuis l’Antiquité. Couronne de laurier noble ou laurier d’Apollon, tandis que notre aromate provient du laurier sauce, aux feuilles luisantes et solides. Dans les deux cas, il s’agit d’arbustes persistants appartenant à la famille des lauracées. A ne pas confondre avec d’autres arbustes éponymes, mais toxiques : le laurier cerise, plante sauvage et le laurier rose si décoratif.

Pourquoi toute cette gloire ?

Simplement parce qu’Apollon sortant victorieux de son combat contre le dragon, gardien de la source sacrée à Delphes, portait une couronne de laurier. Rappelez-vous aussi les vapeurs de fumées de feu de laurier qui inspirait la Pythie de Delphes quand elle proférait ses oracles. Pythie qui offrait aux consultants bénéficiant de prophéties favorables une couronne de laurier. Et Diane chasseresse qui dormait dans un bosquet de laurier. Le laurier devint donc dans la Grèce antique l’attribut des héros, des généraux et des empereurs, de tous ceux qui se distinguaient du commun des mortels. On les retrouve sur les monnaies des cités, sur des sculptures et des médailles et cela jusqu’au XIXe siècle. Regardez attentivement le tableau de David, de quoi est coiffé Napoléon ? D’une couronne de laurier en or.



Et savez-vous d’où vient le mot « baccalauréat » ? Il signifie « baie de laurier » en souvenir des étudiants de médecine que l’on coiffait d’une couronne de laurier quand ils avaient obtenu leurs diplômes. Et pourquoi pas, car le laurier était fort utile en médecine autrefois pour soigner les migraines, les fièvres, la goutte et l’asthme. Un massage avec du « beurre de laurier » soulageait les douleurs rhumatismales et musculaires.

Après ces divagations historiques, retournons vers les cuisines où il règne depuis longtemps en maître. Il est d’usage de disposer une ou deux feuilles de laurier sur un pâté avant de le mettre à cuire, cela donne un excellent goût. Il est indispensable dans le bouquet garni qui relève civets, court-bouillon, ragoûts, daubes et terrines et la cuisson de légumes, tels les haricots, les fèves ou les lentilles. Il donne une saveur inimitable aux cassoulets et garbures.  Mettez-en quelques branches dans le feu de votre barbecue, les tranches de viande ou les saucisses n’en seront que meilleures et votre feu crépitera joyeusement.


le laurier du jardin


Plantez-en dans votre jardin où il se multipliera avec allégresse, ou dans un pot sur votre terrasse pour avoir à portée de main cet aromate remarquable. Le fumet légèrement boisé du laurier fut, est et sera le compagnon éternel de la bonne cuisine où il apporte une savoureuse note aux plats les plus humbles.

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Mercredi 31 Octobre 2018

 
Nous allons bientôt célébrer le souvenir de l'armistice de 1914, sif=gnat la fin de le Grande guerre comme on l'a appelé par la suite. Je vous propose une série d'articles qui permettront de découvrir comment les soldats et les populations civiles ont mangé durant cette période. 

Juillet 1914 lorsque la guerre éclate, personne n’imaginait qu’elle allait durer de longues années au cours desquelles les gouvernements des pays belligérants ont dû organiser l’approvisionnement en nourriture des populations civiles et militaires. Les conditions ne sont pas les mêmes partout et seront très rapidement plus dures et plus tragiques en Allemagne. D’autant que le Blocus mis en place par le Royaume Uni et la guerre sous-marine vont priver les pays en guerre de leurs approvisionnements et produits alimentaires et matières premières ce qui va avoir des conséquences désastreuses pour les populations civiles comme pour les soldats.

L'Allemagne
En Allemagne, au début du XXème siècle, l’agriculture est négligée au profit de l’industrie, les paysans, pauvres et mal outillés, sous la domination des junkers dans l’est de l’Allemagne, émigrent vers les villes et vers l’étranger, la population agricole ne représente plus que 16% des actifs. L’Allemagne ne peut faire face et importait de l’étranger (Russie et Etats-Unis) 27% des protéines consommées, très vite après la déclaration de guerre, ce pays et tous les empires centraux vont connaitre d’importantes difficultés d’approvisionnement en nourriture, en énergie et en matières premières.

La rupture des circuits économiques traditionnels associée à la mobilisation massive des hommes rend difficile la reconversion en économie de guerre et donc de satisfaire aux besoins vitaux de la population. A cela s’ajoute dès mars 1915 le Blocus total et inconditionnel de l’Allemagne mis en place par les britanniques qui visait à « réduire toute la population par la faim, hommes, femmes et enfants, jeunes et vieux, blessés et bien portants. » (W Churchill, The World Crisis, 1927) pour forcer le gouvernement à négocier.
Le résultat ne se fait pas attendre, la pénurie d’engrais dans l’agriculture s’ajoute à la pénurie de bras valides.

 

Réquisitions dans le Nord de la France

Pour y remédier  est organisé un système de réquisitions dans les zones occupées : la Belgique et le nord de la France avec recensements du bétail, des grains, pommes de terre, paille, foin, surfaces emblavées et cultivées dans chaque ferme et chaque maison qui permettent d’envoyer vers l’Allemagne la nourriture qui manque cruellement.

Le Reich allemand ne s’est pas préparé à une guerre longue de plusieurs années et à Berlin la plupart des stocks de nourriture sont épuisés en quelques mois. À partir de l’automne 1914, les autorités essayent d’intervenir dans la production et la distribution des denrées alimentaires. La mauvaise situation des approvisionnements et l’augmentation continue des prix entraînent d’abord une fixation de prix maxima pour les produits alimentaires, suivie, peu de temps après, par leur rationnement à grande échelle.  

La France
La France se suffit à elle-même sur le plan agricole : les paysans représentent 40% de la population active et la production agricole : ¼ de la production intérieure brute. L’agriculture constitue la base de l’économie et de la société française. A la veille de la guerre, la France couvre ses besoins en produits animaux, mais importe environ 10% des céréales et du vin. Sans être isolée de l’extérieur, la France assure l’essentiel de son approvisionnement à partir du travail de sa population paysanne sauf pour les oléagineux, et le textile : lin, laine, chanvre et coton, elle exporte œufs, beurre, fromages et vins.


Les femmes remplacent les hommes

1er Août 1914 : 30% de la population active est retirée des champs et des usines, entre 1 500 000 et 2 000 000 agriculteurs sont mobilisés juste avant les battages et les vendanges. Mais dans l’euphorie d’une victoire proche, personne ne juge nécessaire de tenter d’adapter les structures productives à cette situation nouvelle parce que personne n’imagine que cette situation va se prolonger longtemps. On prévoit donc un approvisionnement temporaire venant de l’étranger poir un montant de 1800 millions de francs en 1913 et 1914 et 3315 M en 1915, des résultats désastreux pour les finances du pays. Dès 1914, 30 millions de quintaux de blé américain sont importés, en conséquence le prix du blé est multiplié par 3. La couverture des besoins alimentaires de certaines villes et des armées devient problématique.

 

Des solutions d’urgence

Dès les 1ères semaines de la guerre 12 départements sont envahis par l’armée allemande, après la bataille de la Marne 9 restent en partie aux mains des allemands : Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise, Aisne, Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges, les Ardennes sont totalement occupées. Cela représente 2 500 000 ha de terres agricoles, 6% de la superficie totale exploitée est soustrait de l’appareil productif national.


Réquisitions de troupeaux

De plus les réquisitions des animaux de trait entrainent une pénurie d’attelage, à cela s’ajoute une baisse des fournitures d’engrais. Par ailleurs il est difficile de transporter les produits alimentaires car les chemins de fer sont accaparés pour les besoins militaires. Et le manque de forgerons, charrons, mécaniciens et paysans affectent l’agriculture intensive alors que les petites exploitations se tournent vers une économie de subsistance. Les femmes doivent poursuivre les travaux débutés par leurs maris. Très vite une aide s’opère de ferme en ferme. Les animaux de bâts étant réquisitionnés, les femmes, les enfants et les vieillards travaillent ensemble pour rentrer les moissons et vendanger.

Pour les épauler, l’état a recours aux chômeurs et à une main d’œuvre immigrée et aux prisonniers de guerre (50 000) et à partir de 1917 aux permissions agricoles : ≈ 180 000 sursis sont octroyés aux soldats âgés de plus de 45 ans.

 

Le rationnement des populations civiles

Les difficultés résultent tout d’abord des pénuries : fourrage et grains pour les animaux, blé et farine pour la population. La pénurie alimentaire se développe assez vite. De plus l’inflation provoque une augmentation des prix de produits alimentaires.

Les pénuries alimentaires ou les insuffisances caloriques entrainent une détérioration sanitaire, notamment en ville : 50% des enfants sont sous-alimentés, maigres ou anémiques.

En 1917, la taille moyenne est de 2 à 3 cm inférieure à celle de 1913.

1915, on prévoit de rationner le pain qui est alors la base de l’alimentation populaire.

1916,  la pénurie provoque le développement du marché noir et la pêche est interdite.

1917, 7 550 000 têtes sont  réquisitionnées en 5 mois, soit 5% du cheptel bovin.


Carte d'alimentation pour catégorie A

L’état décide d’une répartition de la population en 6 catégories pour la mise en place de tickets de rationnements.

E : les enfants

A : les adultes

J : les jeunes

T : les travailleurs

C : les cultivateurs

V : les vieillards

Le Pain

Carte de rationnement de pain

Avril 1917, il est fait obligation aux boulangers d’utiliser des « farines extraites » et de fabriquer des « pains standard ». La farine et le pain sont rationnés, il est interdit de faire de la pâtisserie.

Les cartes de rationnement pour le pain resteront en vigueur jusqu’en 1919. Il est alloué 700gr/j/travailleurs, 300 gr/j/enfants jusqu’à 6 ans, 600gr/j/adultes.

Dès le 10 octobre 1918, les rations diminuent : 100 gr pour enfants de - 3 ans, 300 g jusqu’à 13 ans.

Pour les cultivateurs âgés de plus de  11 ans et pour les travailleurs de force : 500 gr/j.

Pour les groupes A, J et V : 400 gr/j.

Avril 1919, levée des restrictions quantitatives mais qualité reviendra lentement. 

 

La viande

En 1913, la consommation de viande était de 175 gr/pers/j en ville soit 64 kg/an et 24 kg en campagne. Entre 14 et 18, on note une baisse de 6% de la consommation de viande en raison du prix qui est multiplié par deux.

1917, il est autorisé de manger de la viande 2 fois/semaine et les boucheries parisiennes sont fermées le jeudi et le vendredi.

1918, la consommation de viande remonte à 3 fois/semaine et on vend de la viande congelée pour maintenir des prix raisonnables.

 

Autres aliments

Le sucre est rationné à 750 gr/mois de 1917 à 1921. On échange des rations de saccharine contre des tickets. Selon les régions, le lait est plus ou mpoins rationné.
Il existe des tickets semestriels pour acheter quand il en existe des pâtes, du riz, des pommes de terre, du chocolat ou de la confiture.
Seul le tabac n’est pas rationné.

Pour pallier aux restrictions, les autorités encourageaient la culture de légumes frais dans tous les espaces disponibles y compris les parcs publics.


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Dimanche 28 Octobre 2018

 Les épices ont parcouru le monde et se sont mêlées aux ingrédients indigènes, vite adoptées en rraison de leurs parfums et de leurs saveurs, elles furent à l'origine de plats et de mets surprenants pour les papilles qui les découvraient.

Influence sur la cuisine

Cette mondialisation fut très positive pour l’évolution et la transformation de notre cuisine occidentale. De l’Empire romain, les cuisiniers, dont le célèbre Apicius, usaient voire abusaient des épices. La cuisine romaine des patriciens se voulait d’une extrême sophistication, le goût et l’aspect des produits d’origine disparaissaient derrière des artifices dont les épices faisaient partie. L’attrait pour les goûts étranges comme le suave obtenu par le patchouli, l’amer par l’aloès et l’asa faetidia qui apportait aussi une note puante recherchée également avec la rue, le moisi donné par le nard, représentaient les aspects les plus étonnants, mais le poivre, surtout le poivre long, était largement employé en quantité tant pour sa qualité gustative que son prix.

Peu à peu l’Occident découvrit ces épices qui réveillaient une cuisine assez insipide et grande fadeur, elles devinrent vite indispensables en cuisine. Dès qu’ils goutèrent à ces ingrédients piquants, brûlants et enivrants les hommes ne purent plus se passer des épices et condiments venus d’Inde tant dans la cuisine que dans la pharmacopée. Il faut dire que quelques pincées de poivre, un soupçon de muscade ou de gingembre, un brin de macis séché, et le plat le plus fade ou le plus banal offrait une saveur inoubliable. Et le monde occidental, habitué à la fadeur découvre une gamme de tons et de demi-tons qui animaient la partition des saveurs. Enivrés par ces arômes, l’homme occidental tomba dans la démesure et l’excès jetant à profusion les épices dans la bière, le vin et les ragoûts qui n’étaient appréciés que s’ils mettaient la bouche en feu.

 Ces peuples adoptèrent avec empressement ces épices qui exhalaient un parfum d’ailleurs en même temps qu’elles transformaient les mets. Les moines dans les monastères qui cultivaient et acclimataient les herbes aromatiques, furent les traducteurs des traités des médecins grecs, les œuvres des agronomes latins et des ouvrages arabes furent les premiers à utiliser le mot « species » pour désigner les épices. L’école de Salerne publia des traités expliquant l’usage des aromates. Les épices étaient en effet utilisées à la fois pour leurs propriétés antiseptiques qui corrigeaient les effets de certains aliments ainsi que pour les qualités nutritionnelles dues aux alcaloïdes contenues dan les essences aromatiques et les sels minéraux et vitamines. Le médecin se tenait derrière le cuisinier pour le plaisir et le bien-être de chaque mangeur. Depuis Hippocrate, les aliments étaient classés en quatre catégories : le froid, le chaud, le sec et l’humide. Selon ces préceptes, les sauces cuisinées l’hiver devaient être relevées par des épices, substances chaudes par excellence, comme le gingembre, la cannelle, le poivre et le girofle, car elles augmentent les effets des aliments chauds et humides comme les volailles et contrecarrent ceux des mets froids et secs comme les poissons et l’oie. Les épices, à la fin du repas, issues et boute-hors, aidaient à la digestion, servies sous forme de graines confites de coriandre, d’anis, de cumin qui purifiaient l’haleine ou de fruits cuits dans le sucre et les épices : les fruits confits ou confitures sèches.

La surenchère d’épices, produits de luxe, prouvait la richesse des hôtes ainsi que leur appartenance à une élite sociale. Employées en grande quantité, les épices jouaient un rôle figuratif car leur nombre additionné donnait aux mets une âcreté étrange difficilement définissable.

Cette détestable habitude prit fin vers le XVIIe siècle quand les cuisiniers devenus plus soucieux du goût des produits dédaignèrent les sauces lourdes et surchargées pour celles, plus fines, au beurre. Le poivre, la muscade et le girofle tirèrent leur épingle du jeu. A partir de ce moment et jusqu’au XXe sicle, les épices tinrent un rôle secondaire dans la cuisine française, nos compatriotes, soucieux de l’harmonie des saveurs, se plaignaient souvent des plats épicés lorsqu’ils se déplaçaient à l’étranger. Il y eut une désaffectation des épices indiennes au profit de celles provenant, au XIXe siècle, des colonies. La vanille en particulier, très prisée pour les desserts qui se développèrent en ce siècle.

Les colonies jouèrent un rôle non négligeable dans la découverte et l’utilisation des épices nouvelles. Ainsi les mélanges d’épices, curry, massala, ras el hanout des cuisines indiennes, indonésienne et du Maghreb. A la fin du XXe siècle, la décolonisation en entrainant le retour des anciens colons et l’arrivée des populations issues des colonies, modifièrent les comportements. La multiplication du tourisme sous toutes ses formes, l’influence grandissante des voyages aux quatre coins du monde, la mondialisation des échanges entrainèrent les produits dans une ronde autour de notre planète, chaque pays découvrant et adoptant les produits des autres. La vogue des restaurants orientaux et méditerranéens offrirent aux gourmands l’occasion de se familiariser et de redécouvrir avec les saveurs des épices nouvelles. Les cartes de la plupart des restaurants présentent des plats où les épices ont un part importante. Le désir de faire une cuisine originale, nouvelle, expérimentale, fusionnelle pousse certains chefs à les manier avec beaucoup d’audace.

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Dimanche 21 Octobre 2018

 Le parfum exhalé par les épices est celui des contrées lointaines souvent inconnues et inaccessibles pour les Occidentaux. Le parfum des épices les enivra à tel point que leur recherche bouleversa la face du monde.

Pourquoi des hommes intrépides entreprirent de vastes expéditions maritimes au XVème siècle ? Pourquoi Magellan, Colomb et d’autres marins et tant d’autres entrainèrent-ils des souverains dans leurs rêves chimériques ?
Parce que ces derniers voulaient découvrir et conquérir les îles des épices, afin de ne plus dépendre dans leurs approvisionnements d’autres pays, d’autres peuples. Et surtout pour mettre la main sur une source de revenus fantastiques qui faisaient la richesse de ceux qui détenaient le monopole de leur commerce. Pour cela les occidentaux étaient prêts à tout et ils ont menti, volé, pillé, tué pour ramener dans les cales de leurs navires ces précieuses épices.

Poivre, cannelle, muscade, girofle, cardamome, gingembre… que de crimes ont été commis en leur nom ! Mais aussi quelle audace et quel courage ont-elles inspirés pour oser défier tempêtes et moult périls.

A l’heure où d’enivrantes fragrances parfument les plats des plus grands chefs comme ceux des simples cuisinières, savons-nous seulement depuis combien de temps les épices ont investi les cuisines du Vieux Continent ?

 

Les épices dans l’antiquité.

C’est l’esprit entreprenant des Grecs d’Asie qui permit la création d’un commerce international entre les grandes monarchies et les cités libres. La plaque tournante de ce commerce fut, durant quarante siècles, la Mésopotamie. Le poivre, la muscade et la girofle provenaient des vallées de l’Indus et du Gange, la cardamome, la cannelle et la myrrhe de Malabar et de Ceylan traversaient les montagnes de l’actuel Afghanistan pour descendre vers les plaines de Mésopotamie. De là, ils atteignaient Tyr, port phénicien, duquel partaient des navires chargés de « marchandises phéniciennes », terme désignant les épices, pour les ports méditerranéens : Alexandrie, Pergame et Antioche.

Deux routes acheminaient ces précieuses denrées : celles de la route de la soie venant de la Chine, la route terrestre qu’emprunta plus tard Marco Polo qui partait de Mésopotamie pour rallier Samarkand d’où elle se scindait en deux, longeant soit le Pamir, soit l’Himalaya, évitant les déserts mortels et se rejoignant sur le rives du Fleuve Jaune. Route éprouvante pour les hommes et les bêtes qui devaient craindre autant les dangers provoqués par l’état des chemins que ceux causés par les bandits avides de délester les marchands de leurs inestimables ballots.



Les routes commerciales antiques

Le route maritime suivait les conseils de « Périple de la mer Erythrée » et profitait des vents porteurs de la mousson. Partant du Golfe Persique ou de la Mer Rouge, elle ralliait les côtes de l’Inde, de Ceylan ou de l’Insulinde. Une fois franchi le détroit de Malacca, les navires faisaient voile vers les ports de Cochinchine et de Chine.

 

Découverte des épices en Occident

Tous les marchands arabes et persans qui fréquentaient les ports de Canton, Sumatra, Java, Ceylan et des Indes s’y approvisionnaient en denrées précieuses pour leur propre marché et pour les revendre dans les pays chrétiens. Les épices étaient utilisées pour les parfums, comme ajouts culinaires et comme substances médicinales. Ce commerce considérable concernait surtout le poivre, la cannelle, le gingembre, le clou de girofle et la noix de muscade. Les Sassanides conquérants étaient les fournisseurs de l’Europe en épices, jusqu’au XVIème siècle, via les ports méditerranéens d’où partaient les épices vers les foires et marchés de l’Europe occidentale et au-delà sur les étagères des épiciers et des apothicaires.




Mélange de poivres


Cependant ce furent en Espagne et en Sicile, longtemps terres maures, que les épices et autres denrées venant du Moyen-Orient influencèrent le plus les cuisines locales. La canne à sucre et le riz prirent racine dans les mêmes terres occidentales que le safran. Les traditions culinaires persanes avaient profondément marquées la cuisine arabe et apportaient aux espagnols et aux siciliens le goût du sucre, des marinades à base d’épices, l’art de l’assaisonnement qui modifièrent la saveur et l’aspect des aliments, selon des principes bien définis : « la connaissance des épices est la base de l’art culinaire ». Elles permettent de différencier les mets, de leur donner de la saveur, d’élever leur goût. Elles « apportent le bien et permettent d’éviter ce qui est nuisible » selon l’auteur andalou et anonyme d’un livre de cuisine. Les épices telles le clou de girofle, la noix muscade, le macis, la cardamome, le galanga, le poivre, le cumin, les grains de coriandre, le carvi et le gingembre sont les plus répandues, le musc et l’ambre étant réservés en raison de leur prix astronomique à une élite.
Beaucoup de recettes trouvées dans les livres de cuisine des XIIIe et XIVe siècles ont des noms typiquement arabes : la romania, poulet à la grenade, (rummân en arabe), la somacchia, au sumac, la lomonia, au citron, de même pour les desserts et douceurs utilisant du lait d’amande aromatisé aux épices : cannelle, sumac, galanga… Ces épices se sont largement diffusées en Europe où d’objets de grands luxe elles sont devenues plus courantes et accessibles.


 Muscade et macis

 

Les guerres pour les épices

A partir du XIVe siècle jusqu‘à la fin du XIXe siècle, les pays européens reprenant les vieilles routes maritimes de l’Océan Indien par le Cap de Bonne Espérance, se trahirent et s‘entretuèrent pour conquérir le monopole du commerce des épices. Portugais et hollandais, anglais et français usèrent de tous les moyens officiels ou non, pour se ravir mutuellement cette manne précieuse et tellement rémunératrice. Ils ramenèrent dans les ports de Lisbonne, de Lorient, de Londres et d’Amsterdam des tonnes de poivre, de gingembre, de cannelle, de noix de muscade, de girofle, de cardamome et de safran qui rapportèrent aux marchands et aux états des profits énormes et immédiats. De l’autre côté de l’Atlantique arrivait le piment que les navigateurs acclimatèrent en Extrême Asie, ces piments de toutes couleurs et de saveurs diverses enflammèrent les palais occidentaux et orientaux. Que serait la cuisine thaïlandaise et indonésienne sans les piments apportés par les colonisateurs. D’autres navigateurs, tel Pierre Poivre, firent transporter clandestinement graines et boutures de girofliers et muscadiers des îles de la Sonde aux îles de France et de Bourbon, et delà à Madagascar, aux Seychelles et même aux Antilles. Ces voyages des épices sont des exemples d’une très ancienne mondialisation.

Boite d'épices indonésienne XVIIe siècle


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