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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Lundi 04 Août 2025

Les aliments interdits

L'aliment est perçu comme une source de plaisir en satisfaisant immédiatement le mangeur, suscitant le désir et la gourmandise ainsi que nous l'avons vu précédement. Il peut aussi être source d'inquétude, être vu avec méfiance en raison des risques d'empoisonnement. 
Cependant, les religions chrétiennes n'ont promulgué aucun interdits alimentaire, aucune boisson, ni aliment ne furent interdits, au mieux quelques prescriptions de jeûne et d'abstinence dont fait partie le viande. C'est ce qui a permis son succès c'était et c'est encore un argument important au contraire d'autres réligions dans lequelles tabous et interdits sont nombreux, lourds et parfois compliqués à vivre. 
Dans toutes les religions c'est sur la viande que portent les principaux interdits. Pourquoi? 
A l'origine, dans le Jardin d'Eden, la nourriture proposée est essentiellement végétale, une sorte de régime alimentaire exemplaire. Ce n'est qu'après le péché originel et le déluge que l'humanité pècheresse a consommé de la viande ainsi qu'il est écrit dans la Genèse (IX, 3-5): " Tout ce qui se meut et qui vit vous servira de nourriture; de même que la verdure des plantes, je vous donne tout. Seulement vous ne mangerez pas la chair avec son âme, le sang."
Ce qui explique les traditions casher de surpprimer toute trace de sb=ng qui influenceront les rtites hallal.
D'où l'ambivalence dont est porteuse la viande. Il este toujours une contradiction entre désir (goût et qualités nutritives) et interdiction (restriction et prohibition) D'où également les rsetrictions et interdictions qui dans les religions du Livre portent quasi eclusivement sur les viandes. 
Les interdits alimentaires dans le Judaïsme

Les hommes peuvent manger de la viande à condition de s'abstenir de son sang qui est le souffle vital de jl'animal et la part de Dieu. "Toutefois vous ne mangerez pas la chair avec sa vie, c'est-à-dire son sang." (Lévitique IX, 4). "Vous ne mangerez rien avec son sang." (Lévitique XIX, 26). Par conséquent toute nourriture doit être abbatue, bénie et cuisinée selon le rite casher. La Lévitique scelle l'alliance de Dieu avec les hommes par l'intermédiaire des commandements dont les plus nombreux concernent les lmois alime,ntaires au chaître XI. On remarque  le rôle important du concept de pureté avec les interdictions de les manger et de les toucher, sont impurs les vêtements, sacs et ustensiles qui les touchent. D'oùla listedes aliments autorisés et interdits.
Sont autorisés:
- les animaux aux sabots fourchus et qui ruminent sauf le chameau, le daman, le lièvre, le porc
- Sauterelles, criquets, grillons, locustes (ont des jambes au-dessus de leurs pattes pour sauter sir le sol)
- Poissons osseux ayant nageoires et écailles
- Oiseaux

Sont interdits car impurs:
- Les oiseaux charognards,
-L es oiseaux nocturnes et les autruche, ibis, cigogne, héron, huppe et chauve-souris
- Les insectes ailés qui marchent sur 4 pattes
- Les animaux pullulants: taupe, souris, lézards et serpents
- Les poissons cartilagineux, les coquillages et les crustacés
- La consommation de graisse
- Les viandes cuites dans du lait  
-Toute forme de mélange de deux produits
- Le quartier arrière des mammifères (proscription du nerf sciatique)

Interdiction temporaire: le levain durant la semaine de la Pâque. 
On remarque que ces precriptions sont très contraignantes et difficiles à tenir.

Le Lévitique tout comme le Coran dressent les listes d'alments interdits et des espèces anilales licités avec tous les moyens autorisés de les acquérir et de les abattre mais aucune interdiction n'est justifiée rationnellement, un animal est déclaré impur et impropre à la consommation asns explication. Les interictions alimentaires sont le fait d'autorités religieuses arbitraires et discrétionnaires.

Les interdits alimentaires dans le Coran


Pour les musulmans tout est écrit dans le Coran par les hadith signifiant tradition. Dans un hadith,  (II, 172) Dieu dit :" O, vous qui croyez!  Mangez de ces bonnes choses que nous vous avons accordés; remerciez Dieu, si c'est lui que vous adorez. Dieu a seulement interdit: la bête morte, la sang (hallal), la viande de porc et tout animal sur lequel on aura invoqué  un autre nom que celui de Dieu. Nul péché ne sera imputé à celui qui sera contraint d'en manger sans pour cela être rebelle, ni transgresseur."
Une autre orescription décide (V,96): " Le gibier de la mer et la nourriture qui s'y trouve vous sont permis: c'est uen jouissance pour vous et pour les voyageurs."
Sur le plan rituel, le poisson n'obéit à aucune règle précise n'ayant pas besoin d'être abattus rituellement, même les cadavres sont licites.

Les interdits dans le christianisme

Les interdits rigoureux sont énoncés par les pénitenciels du Haut-Moyen Âge qui listent les " immonuda": animaux et circonstances immondes c'est-à-dire impurs et dont la consommation est "péché" et les pénitences applicables à ces péchés. 
Sont immondes les chairs de chien, de chat, de rat, de reptiles, d'insectes et des petits mammifères, les viandes suffoquées et/ou insuffisamment cuites et les charognes. Les animaux élevés sont préférables car leur mise à mort répond à des rituels, des règles dotées d'un sens religieux comme une forme de sacrifice contrairement au gibier, licite, qui est l'adversaire du chasseur et dont la mort signifie la victoire de ce dernier. Toutes ces prescriptions sont tombées en désuétude. Il ne reste plus que les jours maigres d'abstinence de viande avec des rsetrictions d'âge et de santé. Avec une préférence pour la consommation de poisson en raison sans doite de l'aanalogie orthographqie entre ICHTUS (poisson) et CHRISTUS (Jésus).

L'exemple du Taoïsme en Chine
La fonction  des religions religieuses chinoises est de fiurnur des rites fesrifs pour les chagemenys se produisant au cours de l'année dans les cycles de la nature et de vie des humains. Il faut une religion pour la vie et la nature, une autre pour la mort et ce qui qui vient après. Par conséquent, le taoïsme qui est antérieur au bouddhisme enseigne la vie et la nature, l'estomac y est fait pour la sagesse intuitive et la digestion, et le bouddhisme enseigne la libération de l'âme après la mort, c'est le coeur pour la volonté et l'amour  et le confucianisme enseigne les jignes de conduite pour les relations sociales, c'est l'esprit pour la pensée et le jugement.
Le taoïsme serait donc la religion du ventre. Partant de la croyance que le corps,l'esprit et le coeur doivent s'accorder avec les changements de la nature dans le but de gagner en sérénité et joie de vivre. Donc manger fait partie du cycle du Yin et du Yang, du jour et de la nuit, de l'été et de l'hiver que suit la nature. L'alimentation comble les besoins du corps et la méditation aide à rester en harmonie avec la nature. Les méditations du Daodejing doivent faire comprendre les voies de la nature en évacuant les maux qui perturbent notre santé et notre digestion. 
Par conséquent, les adeptes du Tao doivent avoir une vie simple et des habitudes alimentaires saines en harmonie avec la nature associées à des pensées bienfaisantes et des exercices hygiéniques. La cuisine taoïste est fondée sur deux principes:
- une nourriture simple et bonne
- une vie simple et bonne. 
Les aliments choisis sont pour la mlupart d'origine végétale, il faut éviter la viande et les poissons, les oeufs, les fromages,les graisses, l'alcool et le glutamate. Mais il n'y a aucune condamnation envers ceux qui en consomment. Le cuisinier doit préparer le repas dans un état d'esprit calme et bienveillant. Et le taoïste, quand il est malade et quand il mange chez lui, est autorisé à manger en petites quantités des aliments prohibés. Ceci dans un esprit de tolérance cat le taoïste ne cherche ni à convertir, ni à changer les habitudes alimentaires de qui que ce soit et ne considère pas la table comme un lieu d'enseignelment ou d'étalage de sa santé. Dans les monastères taoïstes on cultive les céréales, les légumes, les haricots, les fruits et les herbes nécessaires à une alimentation saine, simple et bonne. La culture du potager est considéré comme un exercice hygiénique générant des pensées bienfaisantes.

En Inde Bouddhisme, Jaïnisme et Hindouisme
Le régime alimentaire des bouddhistes et plus strict et exclusivement végétarien. et sont exclus: l'al, l'oignion, les épices, tous les produits d'origine animale y compris la gélatine, le lait et le fromage.  Le régime végétarien a pour vocation de purifier l'esprit, le coeur et le corps avant les rites et la méditation. En Inde, la notion de pureté est importante. Les règles, restrictions et inerdictions alimentaires doivent aider le croyant à purifier le corps et l'esprit. Mais l'observance à la règle relève d'une volonté personnelle, c'est un acte individuel. 

Le Jaïnisme est fondé sur le principe de la non-violence: ni élevage, ni abbatage, ni consommation d'animaux, de tout être vivants mobile. Il est fondé également sur la notion de pureté qui elimine, le miel et le beurre, le vin qui contrevient au pricipe de pureté et de non-violence par ses effets liés à l'ivresse. Les végétaux appartiennent à la catégorie autorisée des êtres vivants immobiles qui n'ont qu'une seul vie comme les arbres et arbustes et ceux qui en ont plusieurs: tubercules, racines et bourgeons. Mais les racines, bulbes et tubercules croissent dans la terre pù vivent des êtres vivants ùobiles prohibés d'où le prohibition de ces légumes et de même que les fruits à graines, car les graines sont des germes de vie sont donc prohibés: figues, tomates, goyaves, grenades et aubergines. 

Dans l'hindouisme, toutes kles precroipotions alimentaires sont oinscrites dans les Lis de Manu et repsent sur la distinction entre brahlanes et les uatres classes. Les brahmanes sont devenus végétariens au fil des si-cle avec l'émergence de la notion d'Ahimsa: non-violence ou non-nuisance. Comme le dit les Lois de Manu (V, 50: " En considérant attentivement la formation de la chair et la mort ou l'esclavage des êtres animés, que le Dwidja s'abstienne de toute espèce de viande, mêm de celle qui est permise. L'homme qui consent à la mort d'un animal, celui qui le tue, celui qui le coupe en morceaux, l'acheteur, le vendeur, celui qui prépare la viande, celui qui la sert et enfin celui qui la mange sont tous regardés comme ayant pris part au meurtre. "
cette religion emet des réseves sur le fait de manger des bovins, de même que la mlupart des animaux, la vache est ve=énérée et pritégée mais les catses inférieures mangent du boeuf, issu de bêtes mortes et non abbatues pourcela. 
Les aliemnts sont classés enb quatre catégories:
- Aliments crus pour les castes les plus hautes
- Aliments cuits supérieurs comme me ghee, la lait et la yaourt
- Aliments cuits inférieurs: galette d'orge, condiments et currys ordinaires
- Aliments de rebut: viandes prohibées, aliments même crus en contact avec des gens de classes inférieures.
Le repas est un facteur de séparation entre les différentes castes, netre des êtres impurs et d'autres purs et même entre femme et mari. L'hindouisme fait une différence entre les aliments illicites absorbés sciemment qui nécessitent sanctions et punitions  ou involontairement qui ne demandent qu'une pénitence pour se purifier de la souillure. 

" Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es." Oui, l'alimlent st spirituel. Depuis des temps anthropophagiques s'y rattachent des magies d'identification. 
Nous venons de voir que les nourritures sont à la fois le signe de la présence du sacré qui donne une valeur aux aliments. Mais elles sont tout autant profanes et réprouvées en raison du fait qu'elles sont objets de plaisir. D'où l'ambiguité que ressentent inconsciemment ou conscienmment nos contemporains qui n'ont pas toujours confiance dans ce qu'il mange. L'être humain doit avoir un rapport à la nourriture qui la transcende et qui le rassure d''où cette nécessité de pureté et de nouveaux interdits dans des nouvelles pratiques telles que le végétalisme ou le véganisme que nous avons cité en introduction auquel ont peut ajouter le vogue du jeûne. Alors que dans le christianisme les pratiques ascétiques sont moins présentes chez les partiquants comme dans certains monastères, elles se répandent das la société occidentales surtout le jeûne  reflètant un désir de réincarnation de la vie spirituelle qui vise à un équilibre de la triade corps, âme et esprit que l'on trouve dans la doctrine asiatique. C'est également une volonté de purification et d'une relation plus harminieuse avec la Nature? Evdement la dimension spirituelle est oprésente mais sous d'autres formes que celle sportées par les institutions religieuses.



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Lundi 28 Juillet 2025

Le Jeûne et l'Abstinence

Comme nous l'avons vu, la nourriture est une sorte de monnaie qui permet de sceller des alliances avec Dieu (la Manne céleste, la Cène), mais la gourmandise est devenu un des sept péchés capitaux. 
Un livre et un film l'attestent bien: le "Festin de Babette" qui montre le contraste entre la jouissance, le sentiment de plaisir, la dimension artistique qui entourent la nourriture en France et la privation, la culpabilité et la vertu de ses hôtes. Il est assez facile de remonter aux origines de la culpabilité d'une société de Puritains qui se méfiaient du plaisir gustatif et qui prêchaient des valeurs comme le dur labeur, la discipline et la maîtrise de soi. Le contrôle est bon, la mesure est dévotion. Le plaisir, surtout s'il est une fin en soi, éloigne de Dieu. A cela s'ajoute la crainte de la gourmandise considérée comme un des sept péchés capitaux. Alors on inventa les jeûnes et les carêmes pour expier et se purifier. La méfiance vis-à-vis des plaisirs corporels se fonde sur ce qui est écrit dans l'Ancien Testament partagé par tous les croyants des religions du Livre. 

Le judaïsme

Selon le Lévitique (XVI, 29-31): " Au septième mois, le dixième jour du mois, vous jeûnerez et ne ferez aucun travail [...] C'est en effet, ce jour qu'on fera sur vous le rite d'expiation pour vous purifier, vous serez purs devant Dieu de tous vos péchés. Ce sera pour vous un repos sabbatique et vous jeûnerez. C'est une loi perpétuelle."
Célébré en septembre ou octobre, selon le calendrier juif, Yom Kippour est appelé aussi le Grand Pardon et commémore le jour où Yahvé a pardonné aux juifs de s'être détournés de lui pour adorer la statue d'un veau d'or. Yom Kippour commence la veille au soir et durant vingt quatre heures, les croyants observent un jeûne et une inactivité complète et demandent pardon individuellement à toute personne qu'ils auraient pu blesser. Ils accomplissent plusieurs rites: de la prière à l'observation de régles vestimentaires. Il leur est interdit de se laver et d'avoir des relations sexuelles. Dans les synagogues, on lit le livre du Prophète Jonas qui illustre la compassion de Dieu envers les pécheurs. La journée se termine par le son du shofar ou corne de bélier qui rappelle l'animal sacrifié par Abraham à la place de son fils Isaac. Chacun s'en retourne chez soi purifié et rempli de bonnes intentions. 

La gourmandise chez les chrétiens

Evagre le Pontique (346-399) établit une liste de huit vices ou tentations qu'utilise le diable pour tenter les Pères du désert. La Gourmandise arivve en tête de la liste. "La gloutonnerie est le fait que l'estomac a pris les commandes et que la gourmandise ne consiste pas seulement en un désir de la nourriture elle-même, mais dans le désir du plaisir que l'on peut prendre à la consommer. L'abus ne consiste donc pas à se nourrir au-delà de ce qui est nécessaire, mais de rechercher autre chose: la nourriture finit par remplacer l'amour et le rapport à celle-ci apporte le plaisir."
D'où vient cette condamnation?
D'une interprétation du serpent tentateur dans la Genèse faite par certains Pères de l'Eglise. 
Tel Ambroise de Milan qui écrit au IVe siècle :" Et à peine la nourriture fut-elle introduite que commença la fin du monde, la gourmandise chassa du Paradis Terrestre l'homme qui y régnait."
Auparavant St Paul avait écrit dans son épître aux Philippins (III,19): "Ceux qui ont pour dieu leur ventre et n'apprécient que les choses de la terre sont perdus."
Par conséquent, on eut vite fait de lier gourmandise et luxure comme Grégoire Le Grand : " Dans la disposition même des membres, les organes génitaux sont situés sous le ventre. C'est pourquoi, tandis que ce dernier se remplit de manière déréglée, ceux-ci s'excitent à la concupiscence."
Il existe une solution imparable à ces dérèglements: le jeûne et l'abstinence ainsi que le péconise Ambroise de Milan:" Qu'est ce que le jeûne sinon l'essence et l'image du ciel? Le jeûne est la nourriture de l'âme, l'aliment de l'esprit, la vie des anges, la mort de la faute, l'effacement des dettes, le remède du salut, la racine de la grâce, le fondement de la chasteté. Par le jeûne, on arrive plus tôt à Dieu."
Par conséquent, les Pères du désert s'infligeaient une très rigoureuse ascèse par le jeûne et la flagelaltion pour rester plus près de Dieu. Plus tard, les règles monastiques règlementent les prises de noutrriture qui doivent répondre aux besoins vitaux du corps: il faut se maintenir en bonne santé pour pouvoir s'acquitter des tâches imposées. La règle de St Benoît fait preuve d'équilibre humain et de modération ascétique et ne comporte pas de pénitences extraordinaires. 
En 325, le Concile de Nicée parle de Carême pour lutter contre ses penchants naturels, c'est un exercice spirituel comprenant un seul repas par jour après les vêpres et à parrir du XIIIe siècle: le repas de midi. 
Les jeûnes du Carême commémorent la Passion du Christ et il fut conseillé de pratiquer l'abstinence les mercredi et vendredi. Actuellement, peu de communautés religieuses vivent un jeûne vraiment marqué des grands et petits carêmes et pratiquent plutôt des limitations et abstinences. 
L'Eglise catholique considère que la gourmandises est naturelle et bienfaisante à l'inverse de la gloutonnerie et de la voracité qui relèvent de l'intempérance ou de la boulimie et de la goinfrerie qui sont des pathologies. La gourmandise est bonne puisqu'elle est essentielle pour comprendre combien la Création est bonne. Dans l'Eden, le serpent tentateur n'est pas un ennemi, mais une pensée qui peut devenir bonne ou mauvaise selon ce que l"on en fait. Adam et Eve se laissent tenter car ils oublient de regarder en eux-mêmes et s'imaginent qu'ils peuvent être comme Dieu, c'est une décision motivée par l'orgueil. On a limité la compréhension du récit biblique du péché d'Adam et d'Eva à la connaissance du bien et du mal, mais il signifie que la connaissance véritable est donnée à ceux qui sont purs de corps et d'esprit, donc humbles. On ne se purifie  pas  en se faisant violence mais en se tournant vers l'offrande et le don.

L'exemple du Ramadan


Le Ramadan est l'un des cinq piliers de l'Islam, une voie de soumission aux règles et préceptes de Dieu pour atteindre le Paradis. Avec l'obligation de se priver de boire et de manger, d'avoir des relations sexuelles et de ne pas vomir volontairement du lever au coucher du soleil. Le jeûne est entré dans l'Islam  à travers l'exemple chrétien proche du Prophète et la mémoire de la pratique juive. On rapporte qu'au début des révélations à La Mecque, Mahomet commença à jeûner un jour, puis deux et quatre jours. Puis ce fut la Révélation de l'obligation du jeûne pendant le mois du Ramadan, le neuvième mois de l'année. Il y a deux dimesions dans ce jeûne: le premier est de supporter les privations dans l'attente de la fin du jour et du commencement de la fête. Le deuxième est plus spirituelle: jeûner c'est vivre dans l'attention aux autres (le zakat), dans la demande de pardon à un Dieu miséricordieux et dans l'obéissance et la soumission à sa volonté. 

Le jeûne dans le Jaïnisme

A l'autre bout du globe, le jaïnisme conseille la pratique du jeûne comme instrument de purification. C'est un accomplissement ultime dans le but de conserver tous les mérites accumulés et d'abréger le nombre des renaissances. Le jeûne n'est pas obligatoire, c'est une décision personnelle et une source de joie individuelle. 
Le jeûne peut prendre plusieurs formes:
- Un jeûne absolu de 48 heures modulable.
- Une réduction des ventrées ou prise d'une partie d'un repas complet.
- Mendier sa nourriture ou en limiter la choix, le lieu, le moment, la posture.
- Renoncement aux mets délicats.
- Suppression des fruits et légumes verts.
- Faire un seul repas par jour en conservant la même posture.

On voit bien que le jeûne qui redevient  à la mode dans certaines pratiques alimentaires a gardé sa focntion de purification qui est inhérente à cette pratique depuis ses origines. Une purification du corps et de l'âme ou de l'esprit selon ses croyances.



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Lundi 21 Juillet 2025

Manger, mais comment ?
Yahvé donna à l'homme un ordre quand à sa nourriture dans le jardin d'Eden " De tous les arbres du jardin, tu peux manger, mais de l'abre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras sûrement." (Genèse, II, 16-17)
Est-ce la première prescription alimentaire? C'est en tous cas un ordre de Dieu qui ne ne peut être transgessé et qui crée un lien entre obéissance à des lois divines et nourriture. Lien dans lequel le pain et le vin tiennent une place à part.

LE PAIN

La fête des Azymes est originellement une fête agricole  que les Israélites observèrent après leur installation en Palestine. Au début du printemps, on offre la première gerbe qui ouvre le temps de la moisson des orges. On mange alors le pain fait avec des grains nouveaux, sans levain, c'est à dire sans rien qui vienne de l'ancienne récolte, c'est un recommencement. 
Dans l'usage rituel, l'élimination du levain, considéré comme agent de corruption et de désagrégation, prend le sens d'une purification de tout ce qui est impur, donc mauvais. La recherche et la destruction des levains pouvant demeurer dans les maisons débutent la célébration de la Pâque. La célébration de la fête des Azymes est toujours observée en mémoire de la sortie d'Egypte du peuple des Hébreux. 
A la suite de cette sortie d'Egypte, Yahvé offrira aux hommes la manne céleste pour les nourrir dans un pays nouveau, une récompense pour leur confiance. "Voici que du ciel, je vais faire pleuvoir pour vous du pain. Le peuple en ramassera chaque jour ce qui lui faut pour le jour." (Exode, XVI, 4)
Pour les chrétiens du monde entier, la communion entre Dieu et les hommes se noue autour d'une table lors de la Cène avec le pain et le vin partagés par le Christ avec ses disciples. Cela donne à ce repas une dimension messianique. "Prenez, ceci est mon corps"(Marc; XIV, 23). Dans le Nouveau Testament, cette importance du pain est exprimée par la mutiplication des pains par Jésus, nourrissant ainsi une foule affamée venue l'écouter. (Matthieu XV, 32-38)

LE VIN
Le rôle du vin dans les religions du Livre est beaucoup plus ambigu: à la fois don de Dieu et source de beuveries, d'ivresse prohibée dans tous les livres sacrés donc source de réglementations voire d'interdits ce qui a créé chez les croyants de profonds dilemmes par raport à leurs croyances. 
Dans l'Antiquité, les Egyptiens attribuaient la naissance de la vigne à Osiris, le maître de la vigne en fleur qui renaît de ses cendres comme la grappe naît d'un cep qui semble mort.  Dans la ville de Bubastis, chaque année avait lieu un festival dédié au vin durant lequel on pouvait boire son comptant. A Sumer, l'une des plus anciennes divinités s'appelait Ama-Gestin, "la mère du vin" qui possédait un temple dans la ville de Lagash. Elle y régnait en compagnie du dieu du vin Pa-Gestin et de sa consoeur Nin-kasi, "boisson d'ivresse" et d'une tribu de neuf frères et soeurs dont les noms ont des liens avec le vin, la bière et l'ivresse. Et Gilgamesh rencontre durant la quête, la déesse Siduri Sabitu, propriétaire d'un vignoble extraordinaire qui lui apprend le secret du vin: procurer le plaisir aux hommes.
En Grèce Dionysos, le dieu de la vigne, était investi d'une mission: faire connaitre le vin aux hommes et leur enseigner la vinification. 
Les Hébreux appréciaient également le vin, hormis quelques trinbus du désert. De nombreux passages de l'Ancien Testament chantent la vigne et le vin, d'autres passages condamnent l'ivresse. En effet, chez les Juifs, il est interdit aux prêtres qui vont officier de consommer au préalable du vin ou des boissons fortes comme il est dit par exemple dans le Lévitique (X, 8-10) : Yahvé parla à Aaron en ces termes: "tu ne boiras ni vin, ni boisson forte, ni toi, ni tes fils, quand vous entrerez dans la Tente de la Rencontre, pour ne pas mourrir [...] et afin de distinguer entre le sacré et le profane, entre l'impur et le pur."
Chez les Chrétiens, il est le signe de l'alliance entre Dieu et les hommes. Avec Noé qui planta la première vigne: "Noé, homme du sol, commença de planter la vigne. " (Genèse IX, 20). Puis lors des noces de Cana où Jésus changea l'eau en vin lors d'un mariage, car le vin était toujours servi dans les sociétés antiques lorsqu'on scellait une alliance et le mariage est en une ( Jean II, 1-11). Et lors de la Cène où le Christ but avec ses disciples une coupe de vin en leur disant:"  Ceci est mon sang, celui de l'Alliance répandu en faveur de beaucoup. Faites ceci en mémoire de moi" (Marc XIV, 24)
Les musulmans aimaient boire le vin ainsi les poètes Omar Khayam et Abû-Nûwâs qui ont chanté le vin et le plaisir de boire en bonne compagnie. Le Coran interdit la consommation de vin, et moins le vin que les effets du vin: l'ivresse et ce qui peut en découler. "Ils t'interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard; dis: ils comportent tous deux pour les hommes un grand péché et un avantage, mais la péché qui s'y trouve est plus grand que son utilité."( II, 219)
Mais il y a une tolérance pour les boissons fermentées pauvres en alcool; la bière et le vin de dattes. 

On voit que l'être humain a besoin d'avoir un rapport à la nourriture qui l lui donne des règles de vie et donne aussi une valeur aux aliments. Mais ce qui les rend réprouvés c'est avant tout le du fait qu'ils sont objets de plaisir.
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Lundi 14 Juillet 2025

Le jardin d'Eden et le Paradis

Le jardin d'Eden représente pour les hommes un lieu idéal, la terre nourricière où hommes et animaux mangent la même chose, ainsi qu'il est écrit dans la Genèse.
"Dieu dit : "Voici que je vous donne toute herbe portant semence à la surface de la terre et tout arbre qui a en lui fruit d'arbe portant semence; cela vous servira de nourriture. " (Genèse 1, 29).
C'est un univers végétalien : "Yahvé Dieu planta un jardin d'Eden à l'Orient et il y mit l'homme qu'il avait façonné. Il fit pousser du sol toutes sortes d'arbres désirables à voir et bons à manger." (Genèse 2, 8-9). 
Cela représente un idéal alimentaire fidèle au plan de Dieu: " Yahvé Dieu prit l'homme et l'installa dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder." (Genèse 2, 15-16).
Dans les textes plus récents comme l'Apocalypse de St Jean, la Jérusalem Nouvelle est une sorte de jardin d'Eden décrite en ces termes (XXII, 1-2):" Et il me montra un fleuve d'eau de la vie resplendissant comme du cristal qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau. Au milieu de la place de la ville et de part et d'autre du fleuve, un arbre de vie, fructifiant douze fois, donnant  son fruit chaque mois et les feuilles de l'arbre sont pour la guérison des nations." A la fois nourriture et rémède, l'alimentation est un tout. 
 
Hieronymus Bosch: le jardin des délices 
Entre le jardin d'Eden et le Paradis: le jardin des délices

Dans le Paradis, les aliments interdits seront offerts à profusion aux élus, en totale opposition avec les aliments conseillés lors des périodes de jeûne et d'abstinence. Tous les sens sont sollicités et ravis par des arômes et des saveurs sans pareil. Tous les désirs seront assouvis et la jouissance sea éternelle. 
On retrouve dans les textes l'idée de la Terre Promise, du Paradis, d'abord lieu de délices des dieux, puis promesse pour les humains méritants, pour les élus d'un éternité heureuse. Lorsque Yahvé demande à Moïse de faire sortir son peuple d'Egypte, Il lui demande d'emmener son peuple vers la Terre Promise décrite ainsi :"Je te ferai entrer dans un pays ruisselant de lait et de miel." (Exode XXXIII, 3)
C'est aussi l'image d'un jardin merveilleux donné par Yahvé chez le prophète Jérémie (XXXI, 12) "Ils arriveront en criant de joie sur la hauteur de Sion, ils afflueront vers les biens de Yahvé, vers le froment, le vin nouveau et vers l'huile fraîche, vers les brebis et les boeufs; leur âme sera comme un jardin irrigué et ils ne connaîtront plus l'épuisement." C'est une image proche de celui du jardin d'Eden où tous les vivres sont à portée de main et offert sans que l'homme n'ait d'effort à faire, n'a plus besoin de travailler à la sueur de son front pour se nourrir.  
C'est aussi la promesse d'un festin eschatologique chez Isaïe (XXV, 6) "Yahvé fera pour tous les peuples sur cette montahne un festin de viandes grasses, pleines de moelle, de vins dépouillés, clarifiés." Le meilleur est offert aux élus, à ceux qui ont respectés les commandements de Dieu. 
On retrouve cette même idée dans l"Jardin des Délices" promis aux élus musulmans à qui est offert un jardin planté d'arbtres fruitiers offrant une ombre appaisante, parcouru de ruisseaux chacun composé d'une substance exquise, pure et sans fin: "Fleuves dont l'eau sera incorruptible, fleuves de lait au goût inaltérable, fleuves de vin, délices de ceux qui boivent, fleuves de miel clarifié. Il y aura toutes sortes de fruits et pardon de leur Seigneur. Nous avons pourvu les élus des fruits et des viandes, d'après ce qu'ils désirent. Ils auront les fruits de leur choix, la chair des oiseaux qu'ils désirent. " (Coran, XLVII, 16-17) Les croyants-élus auront donc droit à des festins remarquables comblant leur sens, c'est le triomphe de la volupté, de la plénitude, de la félicité. Tout ce qu'ils ont désiré et dont ils se sont abstenus leur vie durant sera leur récompence dans l'au-delà. 
La récompence dans le Paradis de ce que l'on n'a pu obrtenir ici-bas, tel le vin chez les musulmans. On y mange des aliments goûteux et savoureux. Les délices alimentaires sont les bienfaits offerts aux hommes dans la vie éternelle comme gratification de leurs actes sur terre. Enfin on accède à des plaisirs festifs souvent interdits et d'autant plus désirés. 

Par ailleurs dans la mythologie hindoue, Krishna, le maitre des vaches, est un enfant divin, recueilli et protégé contre la fureur meurtrière de son oncle par des pasteurs qui vivent dans une clairière où s'entend "le flic flac des barattes", "l'éclaboussement du petit lait" et où "la terre est toute humide d'eau de yaourt" et où " l'air embaume la senteur du beurre fondu" (Harivamsha 48, 24-26)
Il s'agit là d'un véritable paradis, tel qu'on le retrouve dans les cosmologies comme nous l'avons vu précédement. Le héros facétieux se gave des précieuses substances et les vachères se lamentent :"il ne reste plus une goutte de lait, de petit lait, de beurre fondu et de yaourt !"
Le mythe krishnaïque célèbre ainsi la manifestation d'une présence divine dont l'univers est le terrain de jeux et qui répond au nom de Gopala, le bouvier, gardien des vaches et des valeurs brahmaniques.

Ce désir de jardin d'Eden et de Paradis montre le besoin humain d'une relation harmonieuse avec la Nature dans une dimension spirituelle. Les festins sont des jouissances promises aux élus, souvent des mets interdits. Dans le Paradis, la nourriture est un moyen métaphorique pour figurer le plaisir d'où l'importance de bien manger sans cultiver la terre, ni travailler dur.

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Lundi 07 Juillet 2025

-Après avoir vu les origines divines du riz et du maïs, nous abordons ajourd'hui les dons de boissons primordiales : le thé en Chine et au Japon, le lait en Inde et le vin en Grèce et dans tout l'Occident. 

LE THE

La botanique et la médecine chinoise font remonter l'usage du thé à des temps immémoriaux, sous le règne de Shennong qui désirait améliorer le sort des humains. A cette fin, il inventa donc l'agriculture et, comme nous l'avons précédement vu, il  introduisit la culture du riz en Chine. Comme il s'interessait aussi au bien-être de ses laboureurs, il inventa la médecine et ordonna alors de faire bouillir l'eau, leur seule boisson, avant de la boire. Un jour, trois feuilles d'un arbrisseau se détachèrent et tombèrent dans l'eau bouillante. Lorsque l'empereur goûta cette boisson, il fut émerveillé. Le thé, Cha, était né et Shenong ordonna sa culture et à faire du thé la boisson nationale. 
la Cérémonie du thé fut développée au VIIIe siècle par Lu Yu dans le "Cha Jing" (service du thé): cueillette, choix des feuilles et de l'eau, caractéristique des tasses et de la théière. Ce rituel complet de la préparation du thé est présenté comme un chemin menant les âmes sereines à la lbération spirituelle et à la découverte de l'harmonie universelle. L'Art du Thé est indissociable de l'harmonie entre les puissances fondatrices du taoïsme et la règle des Trois Pouvoirs:
- le Ciel, générateur de brume, pluie et soleil, élements indispensables pour la croissance des théiers,
- la Terre, nourricière et féconde, est aussi l'argile dont on fait les céramiques,
- les Sources des montagnes pourvoyeuses de la meilleure eau pour les infusions.
La cérémonie du Thé demeure encore au Japon un élément essentiel de la vie sociale et de nombreuses écoles enseignent encore actuellement les règles du Chadô, la Voie du Thé.

LE LAIT
On connait Amalthée, la nourrice de Zeus qui lui offrit son lait pour qu'il survive. 
Mais en Inde, Agni, le dieu Feu, médiateur obligé des relations entre les hommes et les dieux à travers ses rites, a mis sa semence dans les vaches. Assimilée à la chaleur solaire qui permet au cosmos d'exister, la tiédeur du lait en fait l'offrande par excellence: agnithora. Offrande qui peut être présentée en tout temps et en tout lieu dans un cadre domestique comme dans un cadre solennel. Le lait est associé dans la religion védique à un vaste réseau qui concerne à la fois la cuisson et les boissons.
Par une action de barattage, le lait produit le beurre rituel, ingrédient nécessaire de nombreux gestes cérémoniels dont l'usage s'est prolongé dans l'hindouisme historique et contemporain.  Qunitessence du lait obtenue par un effort de transformation, le beurre constitue une offrande appréciée. Il symbolise également le travail intérieur de formulation accompli par les voyents-poètes qui ont composé les hymnes védiques, mettant en mots hulains l'inspiration divine qu'ils ont reçue:
" Les paroles confluent, pareilles à des rivières,
Se clarifiant par la pensée au dedans du coeur.
Ces vagues de beurre se répandent
Comme des gazelles qui fuient devant le chasseur
."
Rig Veda, IV, 58,6.
Le mythe du barattage de l'océan de lait appartient au cycle de Vihnu, protecteur et restaurateur du dharma, l'ordre cosmique, grâce à sa capacité à descendre dans le monde pour le sauver en suscitant des formes de lui-même ou des avatâras.

LE VIN
Dionysos est le dieu du vin pour les grecs et c'est celui qui a apporté la viticulture et la vinification du vin aux hommes. Et voici comment. 
 Durant son adolescence en Lydie, Dionysos tombe amoureux d'Ampélos un jeune satyre. Ils rivalisent dans de nombreuses épreuves sportives. Lors d'une course de taureaux, celui chevauché par Ampélos est piqué par un taon et, devenu furieux, rue de telle sorte qu'Ampélos est jeté à terre et se brise le crâne. Dionysos tombe dans un chagrin incommensurable. Il sera consolé par la transformation de son cher ami Ampélos en vigne et lorsque pour la première fois Dionysos goûte le jus de la vigne, il est soulagé de son chagrin. Car le vin procure consolation et joie à l'humanité et la vigne et le vin deviennent les attributs de Dionysos.
"Dionysos, ton ami existe encore pour toi et ne doit pas traverser les ondes amères de l'Achéron... Ampélos, tout mort qu'il est, vit encore, car je vais changer ton charmant compagnon en un breuvage du plus doux nectar. Ampélos, tu as donné un vjif chagri à Dionysos qu'aucun chagrin n'avait encore affligé, mais c'était pour apporter laplaisir aux quatre coins du monde, puisque tu fais naître le vin aux gouttes mielleuses, ce vin, la libation des dieux, la joie de Dionysos. Oui, Dionysos a pleuré, mais c'était pour tarir les larmes des mortels. "  

Oui le vin est donné aux hommes pour les consoler de leurs peines, et non seulement en Grèce mais dans le Moyen-Orient. Je vous renvoie à l'article que j'ai écrit sur Gigamesh et Siduri qui raconte comment la déesse Siduri explique à Gilgamesh le don du vin aux hommes. 

Les boissons primordiales de chaque civilisation ont une origine divine car elles ont une telle importance pour les hommes qu'elles ne peuvent être conçues par les humains qui ont besoin d'une explication eschatologique pour comprendre l'origine des choses.


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Mercredi 02 Juillet 2025

 Les origines divines des aliments ou le don de nourriture aux hommes

Toutes les civilisations du monde ont éprouvé le besoin de donner aux aliments qui leur paraissaient primordiaux une origine divine. Même si leur religion ne leur laissait pas croire en une espérance eschatologique tant individuelle qu'universelle. Les grecs eurent deux divinités: Démeter, déesse de la terre et des moissons avec son attribut, l'épi de blé et Dionysos, le dieu de la vigne. Le pain et la vin étant des nourritures de base. Les romains célébraient Pomone et Vertumne, divinités des fruits à qui comme Démeter on attribue une corne d'abondance, source inépuisable de nourriture. Les dieux ou les héros sont parfois présentés comme des jardiniers ou des bouviers qui assistent les hommes.

LE RIZ


En Chine, c'est une culture vieille de 10 000 ans.
A l'origine des temps, le millet et le blé sous toutes leurs formes étaient les aliments de base des chinois. Cependant l'histoire, la culture, la mythologie et la vie de tous les jours sont marquées par le riz. On prête à l'empereur Shennung l'introduction du riz en Chine et le rite annuel de sa plantation. Il remplaça donc les autres céréales comme nourriture de base des chinois. Dans la vie de tous les jours il apparait à tous les repas accompagné de légumes, viandes et poissons et leurs préparations ont influencé la fabrication et l'utilisation des ustensiles de cuisine.
Sur un plan plus spirituel, le riz fait partie des offfrandes que l'on fait aux dieux. Et les morts ne partent pas pour leur dernier voyage sans une bouchée de riz dans la bouche car le "qi" est décrit comme la vie.
Types de riz dans le monde

Types de riz dans le monde

Au Japon

La déesse du Soleil Amaterasu Omikami offrit la culture du riz aux habitants de l'archipel nippon en envoyant, il y a quelques 800 ans avant notre ère, un veil homme portant sur son dos des bottes de riz. C'était le dieu Inari, dit le porteur de riz, dieu de l'abondance et des richesses. Le nom du riz fut donc INE dont le kami est un renard tenant sous sa patte un joyau figurant un grain de riz ou portant dans sa bouche la clé du grenier à riz. 40 000 sanctuaires lui sont dédiés, reconnaissables à leur torii en enfilades auxquels ont suspend des bandelettes en paille de riz.
Le riz est vraiment l'âme du Japon à un point tel qu'il est présent dans tous les rituels religieux, les traditions, la vie sociale et le langage. C'est le cycle du riz qui a imposé l'usage du calendrier: le Nouvel An est le début de l'année agricole. De grandes fêtes ponctuent le cycle du riz: la Fête du Nouveau Printemps durant laquelle les cultivateurs réclament la protection du dieu Kami pour les rizières: Satzuki en l'honneur du dieu Sa, dieu des rizières, célébré par des chants, des flûtes, des tambours et des gongs, lors du repiquage. La fête des moissons où l'on salue encore une fois le dieu Sa qui quitte les rizières pour regagner la montagne et la déesse Amaterasu Omoikami à qui est offert les produits de la récolte des rizières: riz cuit, gruau de riz, saké blanc et saké noir coloré avec des cendres que l'on partage avec elle.

Le riz Basmati et l'Inde
Draupadi, l'épouse de Pandavas, venait de finir de nourrir sa famille quand Durvata, un sâdhu, arriva très affamé. A cette époque, les réserves de Draupadi étaient vides et il ne lui restait plus un grain de riz. Affolée à l'idée de ne pouvoir satisfaire aux règles de l'hospitalité, elle implora Krishna. celui-ci lui demanda de lui apporter ce qui lui restait. Etonnée et dubitative, Draupadi lui apporta son pot vide que Krishna lui remplit, lui permettant de la sorte de pouvoir offrir un repas à Durvata qui la bénit pour cela. 
Le riz est en Inde un symbole d'abondance et de fertilité qui possède une grande valeur sacrée. La jeune mariée en jette une poignée par-dessus son épaule quand elle franchit mle seuil de la maison de son époux.

Le riz des Indiens d'Amérique
Le vrai riz sauvage: Zizania aquatica. C'était autrefois la nourriture sacrée des Sioux, des Ojibwa et des Chippewa qui la nommaient la "graine sacrée".

LE MAÏS
"Le premier homme était d'argile, il fut détruit par une inondation. Le deuxième homme, de bois, fut dispersé par une grade pluie. Seul, le troisième homme a survecu: il était fait de maïs." Popl Vuh (le grand livre des Mayas).
Il était une fois, il y a des milliers d'années, une déesse nommée Chicomecoalt qui offrit le maïs aux habitants de l'Amérique du Sud. Il fut disséminé à travers tout le continent sud-américain au gré des vents qui emporte le pollen mâle et est fécondé par la téosine. De leur union naquit le Maïs sauvage donnant aux populations leur nourriture quotidienne. 
 Maïs américains
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- 22:17 - rubrique Histoire des aliments - Permalien - 0 commentaires

Vendredi 27 Juin 2025

Végétarisme;végétalisme, véganisme, jeûne sont des nouvelles règles parfois très contraingnates que s'infligent certains "mangeurs modernes" au nom de nouveaux préceptes: désir de pureté et rejet de l'absorption de nourriture d'origie animale au nom d'une vision souvent très anthropomorphiqje ou écologique des relations homme/animal. Cela nous montre aussi le rapport ambivalent que les hommes ressentent vis-à-vis de la nourriture et qui est lié de manière même très lointaine aux pratiques religieuses que les humains ont observé et observent encore depuis des siècles et qui restent ancrées profondément dans l'imaginaire des peuples?
Pourquoi?
Parce que l'homme ne se nourrit pas que de pain. Certainement pas. Quelles que soient ses croyances, l'homme a besoin de sens pour les actes de sa vie et manger est un acte important pour l'homme, un besoin vital, une obligation qui se répète plusieurs fois par jour. Mais ce besoin biologique a aussi une portée symbolique, car il répond à des soucis spirirtuels: manger, choisir ses aliments et les cuisiner pour les rendre comestibles et encore plus savoureux n'est pas seulement de la nutrition. Tout fait sens, tout a un sens. C'est pour cela que les hommes ont attribué aux dieux les dons des nourritures essentielles dans chaque civilisation et voient dans le Paradis ou la terre Promise un lieu de félicité qui récompensera les élus en les comblant de mets succulents. 
Parce qu'également, la nourriture est pour les autorités religieuses une manière très efficace et pratique d'exercer une influence puissante sur leurs ouailles. Par conséquent des pratiques et interdits alimentaires ont eu une influence considérable et ont profondément marqué des générations d'humains et leurs mémoires du goût.
De tout ceci découle une ambivalence dans la relation de l'homme et de son alimentation. Une ambivalence qui créé un lien entre l'homme et la morale qui explique nos comportements actuels se voulant détacher de toute influence religieuse. Vraiment?
C'est ce que nous allons explorer en considérant d'abord les nourritures diivnes avec le don de nourriture aux hommes et les mythes du Jardin d'Eden et du Paradis et ensuite nous verrons comment manger en étudiant le rôle primordial du pain et du vin, le jeûne et l'abstinence pour terminer par l'importance des aliments interdits. 
Sur plusieurs épisodes.
Donc à suivre...

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Samedi 30 Septembre 2023

Pour tous ceux qui sont nostalgiques des bains de mer et pour tous les ichtyophages, un chronique marine sur ue variété de poissons présents de la Norvège aux Açores. C'est un gros poisson qui a longtemps assuré des revenus conséquents aux pêcheurs et qui est encore très consommé, après une période durant laquelle sa pêche fut réglementée, en particulier au Japon. 

Retour aux origines de la pêche
Les habitants de Cnossos pratiquaient les pêches hauturières comme celle du thon. Vers le Ve siècle avant J-C, les grecs décidèrent de se mettre à la pêche: à la ligne, au filet, au harpon, au trident, à la madrague qui est une sorte de labyrinthe de filets retenus par des pieux et vers lesquels les pêcheurs rabattaient les poissons. Le thon était un poisson très intéressant pour les pêcheurs car en une seule prise ils avaient beaucouop de chair à vendre. Le thon était alors consommé frais, mais aussi coupé en tranches et salé ou mariné pour une bonne conservation. Ces techniques de pêche et de conservation sont attestées par des contemporains comme Strabon. La numismatique montre que la pêche était la principale ressource pour de nombreux ports et que le thon y tenait une place importante  comme l'attestent des monnaies à l'effigie du thon de la ville de Cadix par exemple.

Un vie errante
Le thon est un poisson pélagique de grande taille, il appartient à la famille de scombridés, espèce des thunidés dont les caractéristiques sont un corps fuselé recouvert de fines écailles aux vives couleurs. Leurs nageoires dorsales sont encadrées de petites "pinnules" et leur queue est large et fourchue. Par ailleurs les thons migrent chaque année et se déplacent en bancs. Bien que nageant  en profondeur, les bancs de thons sont repérables par l'affolement de son garde-manger en surface ou à la présence d'oiseaux, friands  du même fretin que les thons.
Amaigris après la période de reproduction au printemps, ils partent refaire leurs forces en Norvège qu'ils ne quitteront que vers septembre où ils "redescendent" vers les Açores.
mais d'autres vaiétés de thons vivent une vie au rythme différent.
Les thons blancs(germo alalunga) appelé aussi thon germon est lus petit et possède une chair blanche. Durant l'hiver, ils fréquentent les eaux situées vers les Açores et les Canaries qui sont leurs aires de reproduction, la période de frai dure de mai à juin et ils peuvent pondre jusqu'à trois ou quatre millions d'oeufs. Le frai terminé, ils vont passsr l'été dans les eaux plus froides jusqu'en Islande, préférant les eaux à 15°C.
Les thons rouges de Méditerranée (thunus thymnus) est le plus gros pouvant peser jusqu'à 900 kg et ayant une chair rouge. Ils se reproduisent en Méditerranée occidentale en mai-juin, zone qu'ils quittent pour aller nager entre l'Atlantique et les mers arctiques. Nageant très vite, avec des pointes à 80 km/heure, ils peuvent effectuer des voyages très longs
Les thons sont des poissons du large pouvant cotoyer les rivages comme le fait le thon rouge d'Europe. Ils peuplent les eaux chaudes des tous les océans même si certaines espèces remontent assez haut en latitude l'été.

Que mangent les thons?
Ce sont de grands prédateurs parcourant les mers à la recherche de "poisson- fourrage" se déplaçant en bancs de poissons dit bleus tels que les anchois, maquereaux, chinchards et harengs, mais ils ne rechignent pas à manger les crevettes et les crustacées du macroplancton ainsi que des calamars.

Qui mangent les thons?

Le thon est consommé partout en quantité industrielle, en France on mange plus de 120 000 tonnes par an. 
Pourquoi cet attrait ? D'abord pour son goût et la multiplicité des manières de le cuisiner et de le  conserver. En effet, la chair des thons se consomme fraîche ou salée, marinée dans l'huile ou en conserve. Ensuite sa chair est riche en phosphore. Sur un plan nutritionnel, le thon est un poisson gras, riche en bons acides gras: les acides gras polyinsaturés à chaine longue. Il contient également des protéines: 20 gr pour 100 gr, des lipides: 15 gr mais pas de glucides et sa valeur calorique est d'environ 135 calories pour 100 gr de thon frais ou cuisiné au naturel.
Le thon se cuisine comme le boeuf: en salade, en tranche épaisse grillée comme un steak et accompagné d'un coulis de tomates, d'une sauce basquaise ou cru à la japonaise.

Les variétés de thons
Le thon blanc ou thon germon est le plus fin et se consomme frais ou en conserve. Son poids ne dépasse que rarement les 70 ou 80 Kg. Surtout pêché dans les mers tropicales ou le golfe de Gascogne, très rarement en Méditerranée.
En conserve, il se présente en tranches ou en morceaux et il est alors préparé à l'huile d'olive mais jamais en miettes.
Le thon albacore se consomme uniquement en conserve, il est moins fin mais reste néanmoins très correct. C'est un poisson des mers tropicales dont le poids peut attiendre 250 Kg.
Le listao ou bonite des mers tropicales est utilisé uniquement pour la conserve et essentiellement pour la présentation en miettes.
Le grand thon rouge, pêché à peu près partout, il peut atteindre 4 m de long et peser 700 Kg. Il est surtout utilisé pour la conserve mais est apprécié frais, cuisiné comme un steak de boeuf, ou comme la marmitako de thon de la cuisine basque, ragoût mitonné en cocotte avec des tomates, poivrons et pommes de terre, mais c'est surtout les japonais qui en sont les plus grands consommateurs de chair de thon cru pour la confection des sushi et sashimi.

Voilà, vous savez tout ce que vous avez voulu savoir sur ce poisson. Et pour terminer, une dernière information: sur la flèche du clocher de l'église du bourg de Groix, la girouette n'est pas un coq mais un thon.

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