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Lundi 27 Septembre 2021
Sur la plage, la lumière est différente, le sable blanc reflète la lumière tandis que le sable mouillé l’absorbe. Dans les mares, les eaux transparentes laissent voir les rides du sol et des milliers de cailloux blancs, créant un paysage marin sur lequel le bleu du ciel se pose comme un lavis. L’action, conjuguée de la mer et du vent fait de la plage un lieu d’exposition permanent : formes délicates de deltas miniatures aux multiples iles et bras de mer laissant dévaler l’eau car la mer en se retirant trace un paysage qui ressemble à une carte vue de l’espace, frôlée de frissons d’eau. Cet univers n’est pas désertique, des hommes et des oiseaux ont foulé le sable, laissant l’empreinte de leurs pas qui côtoient les coquillages abandonnés à marée descendante, à une bouteille habillée d’une collerette pailletée, aux cailloux de toutes les couleurs. Emouvante rencontre des morceaux de roche amenés sur cette plage de pays lointain peut-être : ces éclats de pierre polis par la mer sont grainés par un sale qui sera l’ultime étape de leur transformation. Nous oublions souvent que le sable sur lequel nous nous allongeons est le résultat de la décomposition des roches de la terre. Ce sable qui poudre la peau de ses minuscules grains qui miroitent au soleil, ce sale chaud que l’on aime sentir sur la peau.
Au soleil couchant, l’or et le vermeil resplendissent, le disque flamboyant descendant à l’horizon, inondant ciel et mer de teintes sanguines et fait surgir mille miroitements de parcelles d’or sur les frissons de l’eau, des éclaboussements des vagues en dentelles sombres. Le ciel paré de couleurs somptueuses change de minute en minute : les couleurs s’assombrissent, les ors s’obscurcissent, le rouge et l’orange deviennent des roses, du violet, du bleu sombre. Les bruits s’apaisent, le vent se calme en même temps que le soleil se couche, le grondement des vagues se fait plus léger, plus doux.
La lune apparait, se lève comme on dit, caressant de sa lumière douce les courbes de la dune, parant le sable de teintes plus sourdes et plus froides, enveloppant ce territoire de mystère. Le silence de la nuit s’installe, plus un calme qu’un silence car on entend la respiration des vagues, les froissements légers des herbes, les criaillements des animaux.
La dune s’endort, elle s’abandonne…Chut.
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Vendredi 24 Septembre 2021
Les graminées se courbent sous la caresse du vent et tracent dans l’air et sur le sable des mouvements ondulants. Selon les caprices du vent ces mèches d’herbes apprivoisent et s’approprient la lumière du soleil, changeant de parure à chaque heure de la journée. Leur blancheur du matin devient peu à peu dorée à mesure que le soleil monte au zénith. Elles posent sur le sable des ombres changeantes, sombres et denses ou clairsemées et légères. Le soleil et le vent sont les peintres de ce paysage, s’amusant à varier ses couleurs et la manière de les poser ; teintes d’aquarelle sous un ciel couvert ou d’huile lorsque les rayons du soleil chassent les nuages. Le vent malicieux s’enroule autour des herbes, les faisant tournoyer dans un manège étourdissant, traçant autour d’elles un cercle magique, rempart éphémère d’un territoire secret. Grand horloger, le vent construit ces cadrans solaires donnant la mesure de la fuite du temps.
Dans les dépressions, les tiges se dressent et se courbent légèrement vers le sol. A l’opposé, celles des sommets de la dune, couchées par le vent, font le gros dos pour résister à ses assauts : blondes ondulations, serrées les unes contre les autres dans un même mouvement, laissant le sable glisser sur elles et poursuivre sa course folle. Résistantes sentinelles, elles forment l’ultime rempart avant la mer, elles plient pais ne s’envolent jamais, se sachant les gardiennes de la pérennité des dunes.
Le vent infatigable destructeur poursuit son œuvre, décidé à faire triompher le monde minéral sur le monde végétal, un brand résistant. Un pin à demi étouffé par le sable, s’accroche encore sur les pentes de la dune. Les branches encore ornées de leurs pignes, émergent du sable comme un chandelier posé là pour une ultime féérie avant la nuit d’un ensevelissement irrémédiable. Mais il finira par réapparaître, dépouillé de ses artifices telle une puissance chthonienne. D’autres arbres se parent d’armures, se hérissent de piques pour lutter e se protéger essayant de s’intégrer à cette nature semblant si inhospitalières, si dure à vivre où la vie est tellement aléatoire. Le vent est le fossoyeur des débris végétaux afin de masquer son œuvre de destruction e œuvre d’at. Démiurge puissant, il ensevelit dans les enfers, les signes de vie, laissant des vestiges de leurs existences : somptueuses sculptures, pierres tombales d’une beauté époustouflantes.
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Lundi 20 Septembre 2021
D’autres petits animaux, invisibles maraudeurs peuvent vivent au milieu des plantes, grignotant graines et bourgeons, croquant tiges et feuilles et champignons qui profitent des ondées bienfaisantes pour percer sous le sable., éparpillant les graines, cachées dans leur pelage. Mais gare aux oiseaux de proie, tel le hibou grand-duc, qui veillent la nuit, planant aux dessus des étendues silencieuses à la recherche de nourriture ? Et oui, quand l’obscurité et le calme règnent, une vie animale se réveille. Les animaux qui se protègent le jour de la chaleur du soleil et de la présence humaine sortent pour se nourrir et gambader sur le sable frais. C’est alors une aubaine pour leurs prédateurs qui trouve leur repas courant sur le sable. Les oiseaux de mer viennent aussi se reposer et se cacher dans la dune, ici, un bécasseau, lassé des piaillements de ses congénères, est venu chercher un peu de solitude au milieu des herbes et des replis de sable quittant un rivage où il picorait sa pitance sur les franges écumeuses des vagues, courant pour ne pas se mouiller les pattes lorsque les vagues remontent la plage.
Chiendent des sables, panicauts, euphorbes, oyats... une vie végétale intense perce et évolue sans cesse. Certaines, solitaires, vivent au milieu de leur domaine, tenues par leurs racines et étendant leurs branches au ras du sol pour résister aux intempéries, elles dessinent des ombres délicates sur e sable blanc.
L’immortelle des dunes habille d’or le sable blanc, elle se mêle aux oyats avec lequel elle forme un patchwork de couleurs fauves, car les fleurs aiment vivre en famille mais ne rechignent pas à se mélanger à ses voisines : chardons bleus et euphorbes vertes, oyats et immortelles jaunes, panicauts gris et blanches diotis, fleurs blanches des cakiles ou roquette de mer et jaunes des gaillets côtoient les fleurs roses des liserons formant des parterres colorés dans un aimable désordre. Qui est le jardinier de ce jardin sauvage ? La nature après un petit coup de pouce de l’homme. Dès que l’oyat est solidement raciné, l’immortelle peut s’installer et peu à peu, apportées par le vent, les oiseaux et les insectes, d’autres graines germent et de jeunes pousses sortent du sable et l’œuvre de pollinisation commence. Alors par bouquets, profitant de la protection d’un creux de dune, d’une plante, d’un piquet, feuilles et fleurs s’épanouissent. L’immortelle, cette fleur odorante aime vivre en compagnie de ses semblables, ses tiges vert-gris recouvrent le sable d’un tapis uniforme. C’est en hommage à la couleur de cette fleur que l’on a nommé ces étendues de sable « dune grise ». Celle-ci s’illumine l’été, du jaune de ses bouquets floraux qui lui donnent vie et lumière. Ces pelouses échevelées de fleurs sauvages sont piquetées de taches multicolores qui attirent abeilles et guêpes, bourdons et papillons, ces autres habitants de la dune.
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Vendredi 17 Septembre 2021
Quittons les dunes pour pénétrer dans cette forêt. Les futs des pins sont droits et alignés comme une armée au garde à vous. Les rayons du soleil tracent des lignes obliques entre l’horizontalité des branches et les troncs verticaux. Vaste géométrie emplissant l’air d’une lumière dorée qui roussit le tapis d’aiguilles de pins et d’herbes sèches. Peinture éphémère qui suit la course du soleil, œuvre pointilliste éclairée par l’éclat blanc des fleurs d’hélianthèmes. Les aiguilles des pins, caressées par le vent et baignées de lumière s’habillent d’un vert très doux. Ici, ni fougères, ni bruyères pour étoffer le sol, seules les touffes d’ajonc pointent leurs vertes branches, tels des balais.
Sur le chemin forestier qui mène à la dune, les pins se font de plus en plus rabougris à mesure que l’on se rapproche de la mer. L‘insidieuse invasion du sable qui crisse sous nos pas fait son œuvre. Le bruissement des tiges sèches, le frottement des branches les unes contre les autres se mêlent au grondement de la mer dans le lointain. Bruits si finement entremêlés qu’il est difficile d’en distinguer l’origine et d’ailleurs qu’importe, cette musique du vent berce notre imagination. Tout comme l’enivrant parfum de noix de coco des ajoncs et des genets convoquant un monde exotique laissant l’esprit vagabonder au rythme lent des pas.
Plus loin, des pins semblent escalader la dune, à moitié engloutis, les troncs tordus par des vents violents, les branches étendues au ras du sols, tels d’improbables bonsaïs faisant un pied de nez à Eole. Entrons dans un domaine onirique et mystérieux. Des buissons de genets sont une porte à demi ouverte vers un espace inconnu. Un monde sculptures étranges, de fromes torturées sorties tout droit des rêves d’un artiste bizarre. Branches tels des membres tordus, dos cambrés pour fuit le contact du sable. Le temps n’a pas encore patiné ces peaux végétales d’une teinte de vieux bronze. Encore un peu rugueuses et sauvages, certaines s’offrent à nos regards dans leur impudique nudité. Là cette posture d’acrobate, de contorsionniste, bras tendus vers le ciel dans une posture d’imploration. Là une bête étrange dont la queue se dresse comme pour signaler l’extrémité d’un corps invisible à nos yeux. Quel Monde surréaliste ! Un être facétieux semble être passer par là et a tordu arbres et branches pour créer un musée à la gloire de ses œuvres. Son imagination nous entraine à poursuivre en nous-mêmes ses délires, errant au milieu de ses créations sans titre. Tels des enfants regardant les nuages et y trouvant des ressemblances avec le monde vivant, nous cherchons dans les arbres couchés des formes qui nous sont familières. La Nature exerce ici son éternelle œuvre de dégradation et de décomposition, promesse d’une vie nouvelle et de régénérescence, la transformant en beauté, en œuvre d’art. Comme surgie des sables, une déesse forestière dévoile ses courbes au soleil, intermédiaire entre le monde chtonien et le monde céleste. A ses flancs un bien curieuse bête filiforme, ces formes douces sont-elles une invitation au repos, à la rêverie, à une pause délassante, protégée des ardeurs du soleil par ses frondaisons ou est-ce un arbre magique pour jeux d’enfants ? Le vent a sculpté ce personnage figé dans sa course. Il y a longtemps qu’il est là à voir sa peau lisse et creusée. Les fibres di bois tissent un vêtement aux plis élégants épousant lz corps de ce personnage énigmatique à tête d’oiseau. Dieu d’une civilisation ancienne, placé là par ses adorateurs. Où un être puni pour d’anciennes fautes et condamner à poursuivre sa course indéfiniment ? La gorge enflée par l’effort, il semble invité, par ce bras tendu, vers la dune, vers les chevelures des oyats qui s’accrochent à l’écorce des arbres vaincus par le sable.
Là s’offre à nos regards un monde nouveau à la végétation rase et clairsemée, domaine du vent et du soleil.
Pinhadar : nom gascon de la pinède.
- 16:26 - rubrique Escapades - Permalien - 0 commentaires
Mardi 14 Septembre 2021
Les vents venant de la mer accumulent sans cesse du sable formant des petites dunes appelées « nebkas » qui finissent par se rejoindre pour former un long cordon de dunes littorales. Si le vent forcit l’alimentation en sable est moins importante, les dunes sont dites paraboliques car leur concavité est au vent. Par soudure, ces dunes paraboliques constituent de vastes ensembles appelés « dunes en râteau » telle qu’on peut les voir dans les alentours de Cazaux ou de Capbreton. Les grains de sable se déposent sur les pentes au vent et d’autres, atteignant la crête, retombent sur la pente sous le vent. Cette activité donne à la dune un aspect dissymétrique avec une face au vent douce et convexe et une face sous le vent raide et concave.
Au niveau de la crête, les grains arrachés par le vent sont transportés jusqu’à la dune suivante, la dune se déplace donc vers l’intérieur et le paysage se modifie. C’est de cette manière que les dunes ont fini par barrer l’accès à la mer des fleuves côtiers en retenant captives les eaux favorisant la naissance de lacs. Cette belle plage longue de 240 kilomètres est totalement rectiligne à l’exception du bassin d’Arcachon et de l’embouchure de quelques courants côtiers : Soustons, Contis, Huchet et Mimizan. Battue par les vents cette côte est alors un semi désert disputé par le sable et les eaux.
Les dunes mobiles avançaient vers l’intérieur au rythme de 10 à5 mètres par an et recouvraient villages et chapelles, bouchaient les rivières et les courants, enfermaient les eaux en de grands lacs ou de vastes et insalubres marais. Et inlassablement le vent emmenait des plage le sable qui renforçait les dunes.
Les hommes finirent par s’inquiéter de la lente et inexorable avancée des sables ensevelissant habitations, lettes, et la lande primitive plantée e bruyères, d’ajoncs et de genets. A la fin du XVIIIe siècle, sous l’impulsion de l’ingénieur Brémontier, les travaux de fixation des dunes commencent : on recouvre le sol de brandes entre les branches desquels on plante des gourbets, autre nom de l’oyat. Tris ans plus tard, arrivent les immortelles et les chardons des sables ; la dune ne bouge quasiment plus. Les zones plantées sont encloses par des barrières qui freinent l’expansion du sable et protègent les plantes du piétinement des promeneurs et les chemins d’accès aux plages sont recouverts de fascines qui empêchent l’écoulement du sable en le fixant au sol.
Mais même fixées les dunes restent extrêmement fragiles car l’aménagement des plages et le développement du tourisme entraînent la destruction de la couverture végétale et donc la reprise de l’érosion éolienne. Très vite, des brèches semi circulaires s’ouvrent, les coudeyres, provoquant le déchaussement des plantes, par conséquent le sable s’envole de nouveau et s’accumule, créant des dunes de reconstitution, les pourrières, et les dunes résiduelles, les crocs, restent en bordure de mer. Les longues théories de piquets de bois, certains enfouis sous le sable, ne sont pas une barrière pour empêcher l’accès aux plages, non, l’homme les a plantés pour lutter contre le vent et empêcher sa fuite vers les terres et les dunes plus lointaines. Elles protègent aussi la dune des hommes dont l’inconscience et l’esprit de conquête sont aussi redoutables que les pires ouragans. Ces précieuses sentinelles, dont la blondeur se patine au fil du temps en vieil argent veillent dans relâche.
Résistance des soldats de bois qui se dépouillent de leur eau ne gardant que des lambeaux d’écorce sur leur face sous le vent, du côté de l’ennemi, ils se forgent une carapace de métal. Résistance de l’oyat qui, même ensablé développe encore des tiges vertes pleine de vie, ou de l’euphorbe qui profite de la protection du bois. Un maillage de chanvre, brunes résilles, telles des volettes, masque pudiquement le sable. Raidies par le sel, enroulées par le vent, elles offrent à nos regards une danse des sept voiles.
La dune est fragile, éloignons-nous, ne laissant que les traces de nos pas, près du panicaut des sables qui résiste vaillamment.
Mots-clés : dune
- 16:33 - rubrique Escapades - Permalien - 0 commentaires
Mercredi 08 Septembre 2021
La dune… celle du Pilat est la plus célèbre « 112 mètres de haut, 500 de large, 2,7 kilomètres de long, la plus haute dune d’Europe est recouverte par la forêt sauf en son sommet. »
Cette sèche description géographique voile une approche différente et surtout plus variée de cette montagne de sable. La dune du Pilat est un mythe dont la forêt serait le point d’orgue. Elle ressemble à un corps de femmes, offrant ses courbes girondes et douces à la caresse du soleil ou aux morsures des tempêtes. Poudrée de sable virevoltant, léchée par les vagues, elle se parfume de l’odeur des pins, de l’iode de la mer et de fragrances sauvages.
Etendue le long de l’Atlantique, elle prête ses flancs aux amoureux du soleil, aux enfants qui font la culbute en dévalant ses pentes. Elle admire sans fatigue les prouesses des surfeurs, les sillages des bateaux qui vont mouiller au Banc d’Arguin, les dentelles d’écume s’envolant sur les hauts-fonds. La dune ronronne au soleil, délaissant son autres flanc, domaine des amateurs d’ombre, de silence et de tranquillité.
Source: wikipedia
Lorsque, lasse d’admirer cette étendue liquide, elle se tourne vers la terre, un autre océan s’étend à l’infini. La forêt des Landes ! Une immensité d’arbres verts qui ondule selon les courbes du sol. Les crêtes des arbres moutonnent comme l’océan de l’autre côté, balançant leurs branches au rythme du vent. La rumeur des frondaisons, le craquement des branches répond aux grondements de l’océan, aux ahanements des vagues. Ces immenses étendues de sable et de verdure, immobiles mais toujours changeantes, offrent au promeneur le silence et la solitude.
Quand on gravit cette dune un matin pour la première fois, c’est comme fouler une étendue neuve au premier matin du monde. Du sommet de la dune, on domine le monde tel un géant qui contemple son univers. Des bateaux, ces minuscules esquifs ? Des maisons, ces petits pointillés sur le vert des arbres ? De cette hauteur, la mer se pare de l’aigue marine des gouffres insondables, une allure calme d’eau endormie alors que, si l’on dévale la pente surplombant l’océan, à hauteur humaine, celui-ci prend alors un tout autre aspect. Ce n’est plus cette étendue sombre, plate et calme, mais une mer agitée qui lance ses rouleaux à l’assaut des plages. Sa robe, turquoise pâle, est griffée par l’écume des vagues qui se brisent, roulent et s’allongent sur le sable qui s’assombrit à leur contact.
Après avoir triomphé de cette montagne de sable, quand victorieux et essoufflé, on s’arrête au sommet, notre persévérance est récompensée par la grandeur du panorama qui glisse vers le sud, vastes espaces désertiques qui appellent à l’aventure : le soleil dessine des falaises et des à-pics, des arêtes et des combes, des allures de grande montagne. La forêt semble sortir du ventre de la dune, une sœur siamoise sombre, aux ondulations plus douces, aux « trucs » moins hauts. Mais cette osmose n’est pas réellement telle qu’elle parait. Dune et forêt se combattent inlassablement et les traces de leurs combats sont nombreuses : cascades de sable, squelettes d’arbres, troncs engloutis dont seuls des branchages verts émergent : poumons verts qui donnent souffle et vie à l’arbre. Bataille infinie entre le sable et les arbres, chacun luttant pour ne pas être vaincu par l’autre. Le sable dégringole sur les arbres qui restent debout, vaillants défenseurs qui résistent malgré leurs blessures. Les avalanches de sable sont le signe d’une activité sans cesse renouvelée : le sable glisse le long de la dune comme il file entre nos doigt, symbole implacable de la fuite du temps dans un décor qui semble éternellement figé et immobile.
Et puis de l’autre côté la civilisation est là : le Bassin d’Arcachon, les plages du Pyla et du Moulleau, les villas cachées dans les arbres, la blanche pointe du Cap-Ferret comme un doigt pointé vers l’ouest que l’on pourrait presque toucher du doigt tant les distances semblent abolies. La mer remuée par de puissants courants qui rendent dangereuses les passes et modifie sans cesse les contours du banc d’Arguin, refuge des oiseaux migrateurs et des bateaux, des huîtres qui y grossissent, nourries des claires eaux de l’océan qui s’étire vers l’horizon, étendue tranquille, ponctuée des éclats du soleil sur ses vagues et des rouleaux se brisant sur le sable.
Lorsque l’aurore réveille la nature, réchauffant sable et arbres, laissant le parfum des pins se mêler à l’haleine iodée de la mer, c’est le spectacle des beautés éternelles : les passes comme des huis protecteurs, la dune tel un sablier géant entre l’Adour et la Gironde. La lumière du latin, douce et rasante, fait ressortir des reliefs insoupçonnés qui laisse au promeneur solitaire une impression de bout du monde, le réveil d’un monde lointain aux confins de ses rêves et des souvenirs brumeux des noms égrenés durant les cours de géographie : Sahara, Gobi, Namibie... Il se sont si petit au cœur de cette splendeur à l’instar des voyageurs curieux partis à la recherche des mondes ignorés. Un monde ignoré, c’est peut-être bien cela. Qui connait vraiment cette bande de sable ? Que sait-on de ces chemins, couverts de brandes ou de planches, empruntés pour se rendre à la plage, de ces enclos fermés qui délimitent l’horizon ? A bien y réfléchir pas grand-chose.
Il faut pénétrer lentement, l’œil aux aguets et l’esprit neuf dans ce pays et dunaire et, comme Alice, passer de l’autre côté du miroir, là où rien ne se montre de la même manière. Peu à peu alors, ces immensités floues prennent du relief, livrent leurs secrets et dévoilent les tréfonds de leurs mystères, nous laissant face à notre petitesse.
Truc : nom gascon désignant une éminence, une dune
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Mercredi 10 Août 2011
Un ciel à "la Boudin" devant nos yeux à l'heure du dîner.
Les nuages gris qui filent vers l'est
Paix et calme
La nuit tombe
Demain, le jour se lèvera sur un ciel bleu.
- 10:25 - rubrique Escapades - Permalien - 0 commentaires
Dimanche 04 Octobre 2009
Un temps d'une douceur exceptionnelle pour la saison, des lumières sublimes sur un des plus beaux vignobles.
Un très bon acceuil, des bons vins et des visites de caves, des rencontres agréables et sympathiques, une belle ballade à pied le samedi matin dans une odeur de moût.
Album souvenir
Les célèbres Clos
un pied de pinot noir
Une grange cistercienne de face et de dos
Entrée de Clos Vougeot, Château construit par les moines au XIIème siècle
Cour intérieure
Le réfectoire et à l'étage le dortoir des moines
Un pressoir
La charpente de la grange
Discours inaugural du président des Livres en Vignes Bernard Pivot avec derrière lui Evelyne Philippe, organisatrice du salon
Un week-end à ranger dans le rayon des beaux et bons souvenirs au goût de revenez-y.
- 09:00 - rubrique Escapades - Permalien - 0 commentaires
Mon livre
L'histoire des légumes, des potagers, du néolithique à nos jours en passant par les abbayes. Plus une cinquantaine de recettes de Michel Portos, cuisinier de l'année 2012 GaultMillau, avec les accords vins de Patrick Chazallet. De très belles photos d'Anne Lanta, une préface de Christian Coulon pour la beauté de l'ouvrage. Analyse sur un ton léger des rapports des femmes au vin de l'Antiquité à nos jours, les interdits, les tabous, les transgressions, se ponctuant par quelques portraits de femmes du vin contemporaines.Tous les articles publiés
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