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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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La dune végétale et animale

 La dune est vivante, la vie résiste et même très bien aux tentatives d’étouffement du sable. Les traces sur le sable sont les preuves d’une vie animale active. Sont-ce les empreintes des bonds d’un lapin ? Le lapin de garenne peut se prévaloir du titre de jardinier des sables, se régalant des pousses des jeunes arbres, il favorise l’installation de l’immortelle des sables. Le sable chaud est une aubaine pour le lézard qui laisse des marques de son passage. Il faut être extrêmement attentif à ces traces presque invisibles que le soleil met en relief, elles sont les seuls vestiges tangibles des habitants de la dune. Craintifs et discrets, ils fuient l’homme et le bruit, ne sortant de leurs abris que lorsque l’agitation s’apaise et que l’astre du jour s’endort.
D’autres petits animaux, invisibles maraudeurs peuvent vivent au milieu des plantes, grignotant graines et bourgeons, croquant tiges et feuilles
et champignons qui profitent des ondées bienfaisantes pour percer sous le sable., éparpillant les graines, cachées dans leur pelage. Mais gare aux oiseaux de proie, tel le hibou grand-duc, qui veillent la nuit, planant aux dessus des étendues silencieuses à la recherche de nourriture ? Et oui, quand l’obscurité et le calme règnent, une vie animale se réveille. Les animaux qui se protègent le jour de la chaleur du soleil et de la présence humaine sortent pour se nourrir et gambader sur le sable frais. C’est alors une aubaine pour leurs prédateurs qui trouve leur repas courant sur le sable. Les oiseaux de mer viennent aussi se reposer et se cacher dans la dune, ici, un bécasseau, lassé des piaillements de ses congénères, est venu chercher un peu de solitude au milieu des herbes et des replis de sable quittant un rivage où il picorait sa pitance sur les franges écumeuses des vagues, courant pour ne pas se mouiller les pattes lorsque les vagues remontent la plage.

Chiendent des sables, panicauts, euphorbes, oyats... une vie végétale intense perce et évolue sans cesse. Certaines, solitaires, vivent au milieu de leur domaine, tenues par leurs racines et étendant leurs branches au ras du sol pour résister aux intempéries, elles dessinent des ombres délicates sur e sable blanc.

L’immortelle des dunes habille d’or le sable blanc, elle se mêle aux oyats avec lequel elle forme un patchwork de couleurs fauves, car les fleurs aiment vivre en famille mais ne rechignent pas à se mélanger à ses voisines : chardons bleus et euphorbes vertes, oyats et immortelles jaunes, panicauts gris et blanches diotis, fleurs blanches des cakiles ou roquette de mer et jaunes des gaillets côtoient les fleurs roses des liserons formant des parterres colorés dans un aimable désordre. Qui est le jardinier de ce jardin sauvage ? La nature après un petit coup de pouce de l’homme. Dès que l’oyat est solidement raciné, l’immortelle peut s’installer et peu à peu, apportées par le vent, les oiseaux et les insectes, d’autres graines germent et de jeunes pousses sortent du sable et l’œuvre de pollinisation commence. Alors par bouquets, profitant de la protection d’un creux de dune, d’une plante, d’un piquet, feuilles et fleurs s’épanouissent. L’immortelle, cette fleur odorante aime vivre en compagnie de ses semblables, ses tiges vert-gris recouvrent le sable d’un tapis uniforme. C’est en hommage à la couleur de cette fleur que l’on a nommé ces étendues de sable « dune grise ». Celle-ci s’illumine l’été, du jaune de ses bouquets floraux qui lui donnent vie et lumière. Ces pelouses échevelées de fleurs sauvages sont piquetées de taches multicolores qui attirent abeilles et guêpes, bourdons et papillons, ces autres habitants de la dune. 

 

 

le 20.09.21 à 16:31 dans Escapades
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