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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Les apports du Nouveau Monde

Imaginez-vous une cuisine européenne sans pomme de terre, haricots, tomates, des desserts sans chocolat, vanille et sucre, une cuisine africaine et asiatique sans piment et arachide ? Non, évidement, et pourtant cela aurait pu arriver si Christophe Colomb et tous les aventuriers à sa suite n’avaient pas osé franchir l’Atlantique.
Lorsque Colomb et ses comparses mirent le pied sur le continent américain à la recherche des épices et de l’or, ils ne pouvaient imaginer que les denrées alimentaires qu’ils rapporteront ultérieurement allaient bouleverser les habitudes culinaires et alimentaires de millions de gens. L’essor démographique notable depuis le 11ème siècle, bien qu’atténué par la grande peste, reprend au moment où les grandes découvertes ouvrent à l’Europe de nouvelles perspectives pour des populations qui manquent de terres et de possibilités d’extension. La possibilité de pouvoir s’installer sur de nouvelles terres et de pouvoir cultiver des produits qui seront la base de la nourriture populaire s’ouvrent pour de courageux colons. Ces produits du Nouveau Monde ont permis surtout une évolution de l’art culinaire du Vieux Monde.

 

La pomme de terre mettra longtemps avant de s’acclimater son notre territoire malgré les efforts louables de certains précurseurs dont le célèbre Antoine Augustin Parmentier, que serait notre cuisine sans purée, gratin, pommes frites et mousseline, et toutes autres préparations régionales savoureuses. Pizarro est la première personne qui, dans on journal, décrit la papa : « une sorte de noix de terre qui, une fois bouillie, devient molle comme une châtaigne cuite, mais qui garde une peau fine, pas plus grosse que la truffe ». 

Les haricots devinrent très vite une denrée vitale pour la survie des populations paysannes, comme le montre le tableau d’Annibal Carrache, le mangeur de haricots au 16ème siècle. 

Les tomates qui a très bien su séduire très vite espagnols, italiens et provençaux, est maintenant le fruit le plus cultivé en Europe.


Idem pour le maïs sur lequel nous reviendrons et le dindon qui supplantera le paon dans les festins princiers et dont Brillat-Savarin disait que c’était le plus beau cadeau que le nouveau monde ait fait à l’ancien.

 
Les marins après leur longue traversée de l’Océan Atlantique, leurs vivres épuisés ont repris des forces grâce aux galettes de maïs, au pain de manioc,  aux noix (pécan, arachides) et fruits (ananas, figues de barbarie, avocats) et légumes (patate douce) qui poussaient sur ce continent. C’est à Mexico que Cortès reçoit les premières fèves de cacao et apprend comment les utiliser, mais ceci est une autre histoire.
Nous parlions du manioc. Il n’a jamais élu domicile en Europe, mais il a traversé l’Atlantique des possessions espagnoles ou portugaises en Amérique pour celles d’Afrique avec les arachides et le piment qui, lui, s’est implanté en Espagne. Le piment est d’ailleurs la seule épice à s’être acclimatée en Europe et particulièrement dans le Pays Basque. Il voyagea encore plus loin, en Thaïlande, Chine et Corée.
Christophe Colomb, débarquant sur l’île d’Hispaniola dans les Caraïbes, apprendra à utiliser la tubercule de manioc, en éliminant l’acide prussique, en la faisant sécher et en la râpant pour remplacer la farine de froment. Panifié, le pain de cassave se conservait longtemps, et plus tard en Europe on en extraira le tapioca. Les cacahuètes servaient sur le continent noir comme denrée de base de la cuisine africaine à tel point que l’arachide fera le voyage inverse dans les cales des navires négriers. Les planteurs américains installés en Virginie et Géorgie le feront cultiver à leur tour pour le plus grand bonheur  des millions d‘américains qui tartineront leur pain de peanut butter.

La mondialisation des produits a aussi des aspects positifs.


Mots-clés : Technorati

le 06.11.05 à 11:22 dans Histoire des aliments
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