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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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La salle à manger

Evolution de la salle à manger

Au Moyen-âge, les manières de s’installer pour prendre les repas différaient selon que l’on disposait de la vaste salle d’une maison seigneuriale ou bourgeoise ou de l’unique pièce d’une habitation villageoise. Dans le château ou la riche maison urbaine, la table sur tréteaux était dressée à proximité de la cheminée et l’on installait les convives que l’on voulait honorer assis le dos au feu. Le reste des convives étaient assis sur des chaises à dossier et accoudoirs ou sur de confortables bancs à dossiers qui pivotaient sur un axe horizontal  permettant de s’asseoir face au feu ou en lui tournant le dos. Des bancs sans dossiers étaient réservés aux personnes de moindre importance. Lorsqu’il y avait peu de convives, la table sur tréteaux pouvait être remplacée par une table fixe  à 4 pieds. Largement répandu dans les régions méridionales,  ce meuble se diffuse dans la France du nord au cours des 15 et 16èmes siècles.
Chez les petites gens des villes et à la campagne, la table est une rareté de même que les instruments d’éclairage. Les repas sont pris selon la saison près du foyer ou près de la porte. Là où aucune table ne figure dans le mobilier, les textes nous apprennent que l’on « mange dessus » un petit banc ou un buffet, comme on peut le voir, par exemple, sur les tableaux de Le Nain. Toute la famille ne peut asseoir autour d’un petit banc, la chaise est réservée au maître de maison ou à l’hôte que l’on veut honorer, les sièges plus bas, des bottes de paille, voire même le sol marquent les hiérarchies des membres d’une maison.  Dans les maisons aristocratiques, on mange souvent dans sa chambre et l’usage perdura longtemps de dresser la table là où cela convenait le mieux par rapport au nombre de convives et de serviteurs.  On aimait beaucoup manger  dehors aux beaux jours.
 

Le linge de maison
A la fin du Moyen-âge, le linge est encore un luxe, si certains paysans possèdent une nappe, elle est réservée aux grandes occasions, comme en ville chez les plus modestes où une serviette suffit pour protéger ce qui sert de table et s’y essuyer les mains.  En ville, les plus aisés possèdent des nappes en chanvre pour tous les jours et en lin pour les repas de fêtes. Il n’y a pas de serviettes individuelles à table, les convives s’essuient à la nappe. Parfois, on suspendait au mur des serviettes appelées touailles auxquelles les convives pouvaient s’essuyer les mains en fin de repas. La serviette de table individuelle fera son apparition au 15ème siècle.
 

La vaisselle
Chez
les plus pauvres, la vaisselle est très rudimentaire, souvent on boit à même le pichet en terre cuite ou dans le pot d’étain. La plupart de la vaisselle est en bois, du moins dans le nord de l’Europe : cuillers en bois, gobelets ou coupes à boire en bois,  écuelles creuses pourvues parfois d’anses,  ou tranchoirs. Chaque maison possède au moins un couteau en métal à manche de bois ou d’os, indispensable pour couper le pain. Dans le monde méditerranéen domine la céramique, la faïence et le verre. Chez les bourgeois c’est l’étain qui domine comme on le voit sur de nombreux tableaux et la vaisselle est plus importante : écuelles, et surtout plats divers, et les gobelets et coupes sont plus travaillés, parfois des pièces d’argenterie chez les plus riches. Sur les tables aristocratiques, il n’y a pas plus de variété si on excepte les dressoirs ; cependant les couverts sont souvent des chefs d’œuvre d’orfèvrerie. Les plats, nombreux, servent à la mise en scène des repas princiers.
 

 

le 27.08.06 à 19:51 dans Arts de la table
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