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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Gâteau des rois

Aujourd’hui Dimanche, nous fêtons les rois. Dans le calendrier grégorien, la fête des rois correspond à la fête de l’Epiphanie. Quand des rois mages sont venus d’Orient adorer et reconnaitre l’enfant Jésus nouveau-né comme leur dieu annoncé. Ce jour-là, on partage un gâteau de pâte feuilletée garni d’une crème frangipane ou une couronne briochée dans lesquelles se cache une fève. Le plus jeune se cache sous la table et désigne à qui revient la part proposée par celui qui coupe le gâteau. C’est ainsi qu’il n’y aura aucune tricherie et que celui ou celle qui trouve la fève dans sa part sera roi ou reine par le pur fait du hasard.

Pourquoi désigner un roi ou une reine pour la fête de l’Épiphanie ?

Les rois mages n’étaient pas des rois mais des sommités dans l’art divinatoire par observation des astres. Ils étaient en réalité de savants astrologues. La science des astres était très avancée au Moyen-Orient et servait à se repérer dans le ciel lorsqu’on voyageait, (n’oublions pas que ni la boussole, ni les cartes n’existaient) plus qu’à prédire l’avenir. Point de rois donc. Mais cependant la date religieuse de l’Épiphanie, dans les jours qui suivent la fête de Noël, correspondait aux anciennes saturnales. Et les Saturnales correspondaient à un temps de festins populaires. Dans les maisons comme dans les tavernes de l’Italie romaine et de la Grèce romanisée, on dressait un trône et on élisait un monarque. Le roi du festin était un avatar des anciennes coutumes romaines qui désignaient le roi ou, plus tard, la reine du banquet qui était responsable du mélange du vin et de l’eau. Le roi du festin était tiré au sort ou plutôt joué aux dés. Chaque face du dé était décorée de la figure de Vénus, de celle d’un chien, d’un vieillard et d’un personnage anonyme. Vénus désignait donc le roi du festin. Plus tard, le dé fut remplacé par une fève, celle qui servait lors des scrutins pour l’élection des magistrats.

Tout ceci est très bien, mais point de gâteau dans ces coutumes.

Le gâteau est à chercher aussi en Grèce et à Rome. Il existait une ancienne coutume qui consistait à offrir un gâteau aux jeunes époux au début du repas de noces. Ce gâteau était une sorte de tourte au miel ou un pain aux épices. Ce gâteau symbolique disait aux jeunes époux que toute leur vie, ils devaient vivre unis comme les grains qui composaient la pâte du gâteau. Et aussi que cette belle union répandrait sur eux la douceur du miel.

Le gâteau ou plutôt le pain était toujours partagé symboliquement dans la religion chrétienne.  C’est ainsi que la brioche symbolisa les présents des rois mages et qu’on la partageait entre les convives du repas de l’Epiphanie. On y mit une fève pour pouvoir élire un roi ou une reine ce qui permettait de perpétuer une très, très ancienne tradition. Une subversion aussi : des rois d’un jour élus dans des pays de royauté héréditaire.


"Le roi boit" de Jordaens, musée du Louvre


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le 09.01.11 à 09:09 dans Histoire des aliments
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