S'identifier - S'inscrire - Contact

Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

Recherche

 

Epiphanie et galette des rois

Adoration des mages et roi d'un jour

Dimanche prochain, c’est la fête de l’Epiphanie. Et que fait-on ce jour-là ? On déguste la galette des rois.

 

De bon matin, j’ai rencontré le train de trois grands rois qui partaient en voyage…”

adoration_des_mages.jpg
L'adoration des mages, antiphonaire de la cathédrale de Salzbourg
 

Il y a belle lurette que les galettes des rois sont en vente en grandes surfaces et dans de nombreux points de distribution de viennoiseries, bien avant Noël, ce qui est une hérésie qui oublie et méprise les coutumes et traditions liées au calendrier.

Car l’Epiphanie est la suite de la célébration de Noël. Dans le nouveau testament, seul Matthieu raconte la visite des rois mages, venus de l’Orient et avertis d’un évènement exceptionnel - la naissance du roi des Juifs -,  par une étoile qu’ils ont suivie et qui les a menés en Palestine. Là s’enquérant du lieu de naissance de cet enfant, ils s’adressent à Hérode qui réunit les autorités religieuses pour savoir où est né ce roi. Ils lui répondirent à Bethléem selon les prophéties. L’étoile guida les mages jusqu’à l’endroit précis où étaient Marie, Joseph et l’enfant Jésus. «  Et entrés dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et tombèrent, prosternés devant lui. Et, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent en dons de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Et, avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, c’est par un autre chemin qu’ils retournèrent dans leur pays. » (Matthieu, 2, 11-13). Les rois mages sont les seuls à offrir des cadeaux à l’enfant nouveau-né, ils l’honorent par des dons très symboliques : l’or qui reconnait la royauté et l’encens et la myrrhe la divinité de cet enfant. Ces trois personnages Balthazar, Gaspard et Melchior étaient des mages c’est-à-dire des astrologues qui étudiaient le ciel et les astres et c’est aussi pour cela que la commémoration de cet évènement fut nommée Epiphanie qui vient d’un mot grec signifiant apparition, manifestation. L’apparition d’une étoile nouvelle avait pour ces mages une signification très particulière et ils la suivirent pour connaitre ce qu’elle devait leur apprendre.

La fête chrétienne de l’Epiphanie consacre la manifestation du Christ aux Mages et c’est pour célébrer l’hommage des rois, les cadeaux à l’enfant Jésus, qu’actuellement les espagnols et les arméniens offrent les cadeaux perpétuant une tradition des chrétiens orientaux, fêtant ainsi la Nativité du Christ. Et qui dit fête dit repas et partage de nourriture. Pour l’Epiphanie, très vite la coutume fut d’offrir et de partager une galette. Coutume qui est une extension du partage du pain puisque, à l’origine cette galette est un pain brioché. Dans ce gâteau, on cachait une fève et celui qui la trouvait était le roi et ceignait pour la journée la couronne qui marquait son éphémère royauté. La fève est un aliment symbolique dans l’antiquité, en dehors même des rites orphiques qui ne sont pas de propos ici, les fèves servaient de jetons de vote, ainsi qu’à élire le roi du festin à Rome durant les Saturnales.

La galette des rois représente donc l’élection populaire d’un roi désigné par hasard puisque le plus jeune de l’assemblée, caché sous la table, distribue à l’aveugle les parts qui sont attribuées aux convives et traditionnellement on coupe une part de plus, appelée la part de Dieu ou la part du pauvre. Part offerte soit au premier visiteur inattendu qui se présente, soit au premier pauvre rencontré.
On peut voir dans cette tradition la transposition de la reconnaissance d’un roi à la manière des mages et son extension vers une tradition populaire de transgression, coutumes qui furent courantes dès l’Antiquité.





Mots-clés : Technorati

le 04.01.08 à 15:06 dans Autour de la nourriture
- Commenter -

Partagez cet article


Mon livre

L'histoire des légumes, des potagers, du néolithique à nos jours en passant par les abbayes. Plus une cinquantaine de recettes de Michel Portos, cuisinier de l'année 2012 GaultMillau, avec les accords vins de Patrick Chazallet. De très belles photos d'Anne Lanta, une préface de Christian Coulon pour la beauté de l'ouvrage. alt : Widget Notice Mollat Analyse sur un ton léger des rapports des femmes au vin de l'Antiquité à nos jours, les interdits, les tabous, les transgressions, se ponctuant par quelques portraits de femmes du vin contemporaines. alt : Widget Notice Mollat

Tous les articles publiés

Parcourir la liste complète

Annonces

Inscrivez-vous à ma lettre d'informations

Inscription désinscription

J'en ai parlé

Archives par mois

Abonnez-vous

ABONNEZ VOUS SUR