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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Vignobles de la vallée de la Loire

 
LE PAYS NANTAIS

Ingrandes marque actuellement la limite aval de la région abandonnée à la culture du « pineau », cépage d’élite d’où proviennent les meilleurs vins d’Anjou. Située à 60 km de Nantes, Ingrandes marquait la frontière de l’ancien duché de Bretagne et resta, jusqu’en 1789, une douane où étaient payées les taxes prélevées sur les marchandises qui y transitaient. Au XVII et XVIIIèmes siècles, la plus grosse part de ces revenus provenait de la taxe sur le vin, 21 livres/pipe (= ½ tonneau ou 400 à 500 litres). Ces taxes augmentèrent de telle façon que plusieurs fois la monarchie octroya des réductions temporaires pour éviter les méventes. Par conséquent tous les vins qui avaient franchi la barrière d’Ingrandes étaient chers et vendables uniquement si leur qualité justifiait le prix et les vins de qualité étaient réservés au commerce maritime d’où leur nom « vin pour la mer ».

Entre Ingrandes et l’Atlantique, les vignerons plantèrent du melon pour le muscadet, au plus près du Maine et Loire et du grolleau pour le gros plant vers l’Atlantique. Ils devinrent aussi les producteurs d’eaux de vie pour les commerçants hollandais qui l’utilisaient pour rendre leurs livraisons conformes au goût de leur clientèle du nord de l’Europe. Avec deux conséquences, d’eau de vie qui composé la masse principale des importations viticoles d’origine française. Pratique révolue, le muscadet et le gros plant sont devenus des vins de qualité vendus pour accompagner les fruits de mer et les poissons.

 
 
ORLEANS

Nous avons signalé l’installation d’un vignoble orléanais dès l’époque franque. Les chroniques de l’époque signalent l’abondance et l’excellence du vin qu’on y récoltait. Il fallait que cette culture fut d’un grand rapport pour qu’on lui accorde tant de soins et d’espace. Plus tard, le vin d’Orléans acquit une grande renommée d’autant plus remarquable que le terroir est formé des terres à labour, sans reliefs pour protéger des vents froids et sans cailloux pour favoriser le rayonnement solaire. Sur ce terroir peu favorable à la vigne, on implanta un cépage voisin du pinot noir, sans doute venu de Limagne, l’auvernat. La renommée de ce vignoble revient d’abord aux rois capétiens qui firent des bords de Loire leur séjour favori et des grands seigneurs laïcs et religieux et des bourgeois d’Orléans qui, entrevoyant les perspectives d’un commerce en expansion et des gains en découlant, réussirent à s’affranchir des servitudes féodales. Ils construisirent des pressoirs, des cuviers, des logements pour les maîtres et les manouvriers. En pressant les raisins sur le lieu même de la cueillette et non dans la ville d’Orléans, ils obtinrent des vins plus délicats. Dès le XIIIème siècle, ils faisaient des vins blancs et rouges du même cépage auvernat et jusqu’au XVIIIème siècle, la réputation du vignoble orléanais s‘étendait jusqu’à Mont et Cour-Cheverny et ses vins blancs légers et surpassait même celui de Beaune

Mais une interdiction du médecin du roi de boire du vin d’Orléans entraina la lente diminution des plantations d’auvernat. Le coup fatal fut porté par le vignoble de Champagne. Et la ville d’Orléans devint célèbre pour… ses vinaigres, triste fin, seules les belles demeures construites par les viticulteurs montrent la gloire passée de l’auvernat que tout le monde oublia. Sous Louis XVI, on construisit 200 vinaigreries qui exportaient 25 à 30 000 pièces de vinaigres dans toutes les provinces françaises. C’est par son vinaigre et non ses vins que la ville d’Orléans est aujourd’hui réputée écrivit alors un historien d’outre Rhin.

 

 

COTEAUX DU LOIR-JANIERES

Au Moyen-âge, Le Mans était considérée comme la plus nordiques des cités viticoles ce qui prouve la présence de vignobles sur les coteaux du Loir. Il y avait un vignoble dans la vallée du Loir ou les vignerons de Château du Loir, Troô et Montoire vivaient des exportations actives vers le Perche et les parties les plus froides du Maine.

 
 
TOURAINE

Les chanoines de Saint Martin possédaient à Saint Cyr-sur Loire un domaine viticole qui comprenait un cellier monumental entièrement creusé dans le roc et relié au quai de la Loire par un tunnel. Les moines pouvaient ainsi aller vendre leur vin à Nantes.  La Touraine produisait alors « l’optimum vinum » offert chaque année par le roi de France à l’église de Cantorbéry.

La douane d’Ingrandes protégea la vignoble de Touraine, en particulier les délicats vins blancs de qualité produits à Vouvray et de La Rochecorbon qui au XVIIème siècle étaient très recherchés par une clientèle des Flandres et de Hollande. Au XVIIIème siècle, un vignoble de vins plus communs s’est créé dans la basse vallée du Cher autour des villes de Bléré, Thésée, Montrichard et Chenonceaux.

 

le 04.12.09 à 09:00 dans Vins
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