S'identifier - S'inscrire - Contact

Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

Recherche

 

Vigne et Vin


 

Le vin est la boisson méditerranéenne par excellence. Le vin était le pétrole de l’Antiquité et avait non seulement une valeur économique considérable, mais aussi une fonction sociale et symbolique forte. On trouve 450 mentions de la Vigne et du Vin dans l’Ancien Testament et la Genèse prête à Noé l’invention de la viticulture et de la vinification du vin dans la région du Mont Ararat et par la même occasion la découverte de l’ivresse ! Le vin était tellement populaire que partout où on le pouvait on faisait pousser la vigne, là où elle n’existe plus maintenant autant pour des raisons climatiques que religieuses.

 
Les premiers vignobles du monde

 

La région du mont Ararat est considérée comme l’endroit où spontanément et naturellement la vigne aurait poussé, mais la multiplicité des prétendus lieux d’origine de la vigne montrerait que la vigne poussa de manière spontanée en de multiples régions là où se trouvait réuni des conditions de sol et de climat favorable.

Le mot qui désignait le vin  en sanscrit était Vêna, un mot superbe qui signifie aimé et dont la racine est toujours présente dans toutes les langues indo-européennes. Dans tous les mythes de toutes les religions, le vin, breuvage civilisateur,  est considéré comme un don des dieux et un don de Dieu, il faut remonter aux temps légendaires de Dionysos, d’Osiris et de Noé pour retrouver les origines de la viticulture.

Depuis les temps les plus reculés, la culture du vin se répand sous tous les climats tempérés autour du bassin méditerranéen, la viticulture, les méthodes de vendange et de vinification, son usage civil et religieux, sa symbolique représentent un élément fédérateur qui ne peut exister que dans des sociétés déjà constituées et qui aussi va servir à faire progresser et évoluer ces mêmes civilisations. La viticulture en effet, ne peut naître que dans des sociétés suffisamment avancées et structurées car elle exige une main d’œuvre abondante et un travail organisé. Ce sont les peuples les plus civilisés d’Orient qui ont appris aux grecs et aux italiotes les soins à donner à la vigne et les savants procédés de vinification.

 
 
La Mésopotamie n’était pas un pays propice à la vigne, les sols alluviaux  et de climat dans le sud interdisait une culture extensive de la vigne. Au contraire dans le nord, les conditions étaient plus favorables et les vignobles étaient luxuriants. Ils produisaient des vins de qualité, les vins de la Montagne, celles de Arzabia, Hi Hi, Habur et surtout ceux d’Hamrin où se trouvait la ville de Ninua, réputée pour ses vins.


Vendanges sous la XVIIIème dynastie (-1590-1390) en Egypte.

En Egypte
, la culture de la vigne est très ancienne, les premiers vignobles ont été plantés à la période prédynastique pour fournir les vins des rites funéraires. Les pharaons possédaient les propres vignobles inclus dans les jardins royaux qui fournissaient la table du pharaon. Les meilleurs vignobles se situaient dans le Delta et dans le sud où les vignes sont complantées dans les jardins avec des dattiers, jujubiers et grenadiers. Les plus réputés sont ceux du Delta tel le Maréotique,  l’Arsinoïte dans le Fayoum, le Sébennitique et celui de Thèbes.

La Syrie et la Phénicie étaient les pays des vins de l’Ancien Orient, le climat était propice à la viticulture et les vignes syriennes étaient réputées pour leur qualité et les grandes quantités de vin qu’elles pouvaient produire. Les syriens exportaient leurs vins vers l’Egypte et l’Arabie. Le vin le plus réputé était celui de Chalybon qu’aimaient les rois de Perse. C’étaient des vins très doux, moelleux, celui du Liban avait un parfum d’encens et avec celui d’Apamée on faisait du mulsum. La Phénicie passait pour posséder le lieu de naissance de Dionysos et achetait les vins de Palestine et de Syrie pour les exporter avec ses propres vins.

 La Palestine était réputée pour ses vignobles avant l’arrivée des Hébreux. La aussi les vins étaient doux, il y en avait de plusieurs sortes, un vin fumé, un vin vieux naturel et un vin nouveau très léger. Les vignes pouvaient dans la vallée d’Hébron, dans la plaine de Sharon, en Engadi et près de Ladish et dans le pays des samaritains et des philistins

 

En Arabie, partout où le climat le permettait les vignobles étaient plantés, dans la région d’Oman, dans la vallée d’Al-Yaman, sur l’île de Tylos et celle de Kaish d’où vient le muscat. Les raisins étaient encore plus réputés que les vins.

 
 
Les méthodes de culture

Selon les régions, elles variaient.
Dans le Delta égyptien, le long du Nil ainsi que sur les bords du Tigre et de l’Euphrate, les vignes étaient plantées sur des parcelles artificiellement surélevées appelées « gudea ». Elles étaient entourées de murs de pierres ou de branchages qui les protégeaient des vents de sable et des prédateurs. Les pieds de vigne étaient aussi plantés dans les jardins le long d’espaliers ou de treilles ou à côté d’arbres qui leur servaient de support. L’irrigation était nécessaire, elle se faisait  à l’aide d’outres dont on se servait comme d’arrosoir, on puisait l’eau dans des bassins ou dans le Nil à l’aide de chadoufs. Pas de travaux sur la vigne, il fallait seulement chasser les oiseaux qui venaient picorer les raisins mûrs.

Dans les régions de montagne, Palestine, Syrie et Phénicie, les vignes basses étaient plantées sur les pentes et ceintes de murs ou de haies qui empêchaient les bêtes de venir brouter les sarments. A l’intérieur de l’enceinte était construite une tour, pyrgos, qui contenait le pressoir en bas et la chambre du gardien à l’étage. Les pieds de vigne n’étaient jamais mêlés à d’autres plants, la vigne poussait en espaliers ou le long de tuteurs. La terre était bêchée et les vignes taillées et émondées.

 
 
Les vendanges

Les grappes étaient cueillies à la main ou à l’aide d’un couteau en forme de faucille et étaient déposés dans des paniers tressés. Les grappes étaient foulées au pied et les marcs étaient pressés dans des linges tordus. La fermentation se faisait dans des jarres en terre cuite. Pour soutirer le vin les palestiniens avaient relié le pressoir à des cuves par des conduits. Puis le vin était conservé dans des jarres ou des outres et filtré avant d’être consommé.

Les égyptiens, eux, utilisaient des siphons pour soutirer le vin. Ils conservaient les vins dans des jarres enduites de poix et les transportaient dans des outres en cuir moins fragiles.

 
 

Mots-clés : Technorati

le 01.05.09 à 09:00 dans Histoire des aliments
- Commenter -

Partagez cet article


Mon livre

L'histoire des légumes, des potagers, du néolithique à nos jours en passant par les abbayes. Plus une cinquantaine de recettes de Michel Portos, cuisinier de l'année 2012 GaultMillau, avec les accords vins de Patrick Chazallet. De très belles photos d'Anne Lanta, une préface de Christian Coulon pour la beauté de l'ouvrage. alt : Widget Notice Mollat Analyse sur un ton léger des rapports des femmes au vin de l'Antiquité à nos jours, les interdits, les tabous, les transgressions, se ponctuant par quelques portraits de femmes du vin contemporaines. alt : Widget Notice Mollat

Tous les articles publiés

Parcourir la liste complète

Annonces

Inscrivez-vous à ma lettre d'informations

Inscription désinscription

J'en ai parlé

Archives par mois

Abonnez-vous

ABONNEZ VOUS SUR