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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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un sacré gueuleton

 Je viens de terminer la lecture du livre posthume de Jim Harrison :
"Un sacré gueuleton, manger, boire et vivre" aux éditions Flammarion.

Jim Harrison est un grand écrivain américain, aussi célèbre en France qu'aux Etats-Unis, un auteur dont j'aime les livres et qui, à mon humble avis, a écrit un des plus beaux portaits de femme dans son roman "Dalva" qui est un très grand et très beau livre. 
Tous ses livres célèbrent un art de vivre au milieu de la nature, les bonheurs éprouvés lors des parties de  chasse et de pêche, et le plaisir de cuisiner ses prises et de les accompagner de bons vins et de partager ses repas. 


Et voilà que quelques mois après sa mort, est publié "Un sacré gueuleton". Un titre attirant et juste, moult chapitres n'étant consacrés qu'à la description de gueuletons,  pour un ouvrage qui réunit des articles que Jim Harrison avait écrit tout au long de sa carrière et pour le New York Times en particulier.
Je dois avouer que m'étant régalée de savoureuses descriptions culinaires dans certains de ses romans,en particulier dans "Entre chien te loup" je m'attendais à des pages étonnantes et dignes d'un héritier de Rabelais. Et il y en a quand il parle du vin, quand il s'attarde sur ses parties de pêche, sur ses promenades avec ses chiens, sur l'amitié avec ses vieux copains et compagnons d'agapes, sur la poésie...   Mais dans certaines pages, il s'étend longuement et de manière répétitive  sur ses maux et il décrit ses agapes et beuveries qui montre un homme plus soucieux de boire beaucoup et de manger tout autant que d'un gourmand ou d'un gourmet sont décevantes car loin de ses récits antérieurs. Certes des articles pour des new yorkais ne sont pas de même tonneau que des romans mais on ne sent pas la même passion de l'écriture que dans ses livres, il se répète trop. 
Car, malade à la fin de sa vie, Jim Harrison ressasse les sensations éprouvées par ses divers maux et l'on peut lire dans le même article plusieurs fois la même phrase. Peut-être était-il trop fatigué pour garder sa verve d'antan, mais alors pourquoi publier ces articles qui ternissent l'image de cet écrivain si plein de vie dont la plume subtile pâtit de certaines chroniques ? Oui car il avoue sa difficulté à trouver l'inspiration, sa fatigue à écrire depuis si longtemps. Certes, les écrivains ne sont ni des dieux, ni des surhommes, alors respectons leurs faiblesses et ne les mettons pas en avant. 
Il y a dans les oeuvres posthumes - roman inachevé, roman dont l'auteur n'était pas satisfait, compilations de réflexions -, quelque chose qui me gène parfois. Ce sont souvent des décisions d"ayant-droits ou d'éditeurs qui rompent la cohérence d'une oeuvre en montrant la vie privée qui prend le pas sur l'oeuvre écrite. Car les chroniques sont écrites dans un style différent, plus exibitioniste quand il est en forme et pleins de regrets quand ses maux l'empêchent de vivre pleinement. 
Le dernier chapitre est beau sinon, ce livre que j'avais ouvert avec enthousiasme aurait été refermé avec un plaisir moins évident. 

Mais ne boudons pas notre plaisir, il y a de belles choses dans ce livre et je cite quelques lignes sur le vin.
Commençons par une citation de Benjamin Frnaklin que je trouve évidente:
" Le vin est la preuve quotidienne que Dieu nous aime et qu'il veut notre bonheur."
Et quelques lignes plus loin, la réflexion du connaisseur qui savait allier vins et mets:
"Le vin nous guide vers la nourriture qui deviendra notre préférée."
Et pour finir deux évidences:
" La météo est l'oeuvre de Dieu et le vin celle de l'homme."
En France, on se sent au coeur des choses - le vin-, et de sa maitresse, la bouffe."

La messe est dite.

 

Mots-clés : Technorati

le 11.02.19 à 11:44 dans Livres
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Mon livre

L'histoire des légumes, des potagers, du néolithique à nos jours en passant par les abbayes. Plus une cinquantaine de recettes de Michel Portos, cuisinier de l'année 2012 GaultMillau, avec les accords vins de Patrick Chazallet. De très belles photos d'Anne Lanta, une préface de Christian Coulon pour la beauté de l'ouvrage. alt : Widget Notice Mollat Analyse sur un ton léger des rapports des femmes au vin de l'Antiquité à nos jours, les interdits, les tabous, les transgressions, se ponctuant par quelques portraits de femmes du vin contemporaines. alt : Widget Notice Mollat

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