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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Prisons et paradis

Durant cette période estivale, il nous vient parfois des envies de relire, voire même de découvrir des classiques oubliés. Revenons donc vers cette grande dame de la littérature française : Colette.

Prisons et paradis

 


Prisons et paradis

Colette,

Fayard ou Livre de Poche

 
Dans « Prisons et paradis », Colette retrouve, dans de courts textes, ces sujets préférés : les animaux, le midi de la France et l’amour de la bonne chère. Les petites nouvelles faisant partie de la « La Treille Muscate », nom de sa maison en Provence, sont empreintes de gourmandise, de sensualité et le bonheur gourmand. A une époque où les préoccupations diététiques envahissent notre univers gastronomique, il est plaisant de retrouver Colette prônant les plaisirs simples, les plats rustiques de son enfance : les goûters merveilleux dans « Puériculture », de la cuisson sous la cendre dans « Le feu sous la cendre » et « Le poisson au coup de pied ».

Une éducation campagnarde et empreinte de sensualité simple, oserai-je dire primitive, lui fait mépriser les plats alambiqués masquant les goûts vrais des aliments (Récriminations), lui fait écrire l’éloge des truffes (Rites) et des vins dans le texte éponyme. Dans ce dernier texte, Colette parle des vins en fine connaisseuse, évoquant l’importance du terroir avec le vocabulaire d’un œnologue et parle avec bonheur d’une éducation du goût des vins chez les enfants : pour faire de bons dégustateurs et amateurs de bons vins, il faut leur faire connaître, dès leur plus jeune âge, les bons vins. Elle prône aussi dans cette nouvelle et dans « Trente huit, cinq » les bienfaits du vin pour la santé.

Ce qui plait surtout dans tous ces textes, c’est le ton politiquement incorrect de cette apologie des bonnes choses et des plaisirs de la chère.

Et le style éblouissant de Colette donne à la lecture de ce livre un plaisir incomparable, pour preuve cet extrait qui termine « Bourgogne » :


Au profond de la terre, dans la cave aux bouteilles, reposent les fruits de tant de soin : flacons jeunes, lisses, fioles millésimées ; aînées chenues, habillées lentement d’une fourrure impalpable, grise et blanche comme le duvet qui frémit sur le corps des bombyx nocturnes… Le maître de céans décoiffe l’une de celles-ci : c’est l’instant de se taire, de lever vers la voûte un verre pansu, à l’issue resserrée : l’œil d’abord, le nez ensuite, la bouche enfin… Béni soit ce… -Au fait, comment l’appelez-vous, ce velours, cette flamme, ce suc, parfait dans toutes ses proportions, plein d’arrière-pensées ?

Un nom, sous les voûtes, roule et propage les « r » bourguignons, qui depuis un demi-siècle me sont restés dans la gorge…  

le 13.08.08 à 09:00 dans Livres
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Commentaires

Tu me donnes fortement envie de relire Colette !

Tiuscha - 13.08.08 à 14:41 - # - Répondre -

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L'histoire des légumes, des potagers, du néolithique à nos jours en passant par les abbayes. Plus une cinquantaine de recettes de Michel Portos, cuisinier de l'année 2012 GaultMillau, avec les accords vins de Patrick Chazallet. De très belles photos d'Anne Lanta, une préface de Christian Coulon pour la beauté de l'ouvrage. alt : Widget Notice Mollat Analyse sur un ton léger des rapports des femmes au vin de l'Antiquité à nos jours, les interdits, les tabous, les transgressions, se ponctuant par quelques portraits de femmes du vin contemporaines. alt : Widget Notice Mollat

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