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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Pierre Poivre

A l’instar de Pierre Poivre, les nations européennes se libéreront de l’emprise du monopole hollandais en devenant productrices.

En 1749, Pierre Poivre, lors d’un deuxième voyage en Asie, ramène, en contrebande, de Cochinchine 20 noix de muscade en Ile de France, puis des pieds de muscadiers et de girofliers que le botaniste en chef de la colonie laissera dépérir.
Plus tard, nommé intendant des îles de France et de Bourbon, il acclimate dans son jardin de Pamplemousse des pieds de muscadiers et de girofliers, ramenés des îles de la Sonde, malgré la surveillance active des Hollandais. Ces cultures s‘étendront dans les colonies françaises des tropiques : Seychelles, Réunion, Madagascar et Antilles.
Les Anglais, dès la fin du 18ème siècle, implantent des girofles et muscade à Penang, grand lieu de vente de la muscade et du poivre,  puis à Singapour qui devient l‘entrepôt de tout l’archipel pour les Anglais.
Zanzibar et son île voisine de Pemba deviennent les principaux producteurs de clous de girofle, mais se placent en qualité après Penang et Amboine. Ensuite, les girofliers traverseront les mers jusqu’aux Caraïbes.
Les Hollandais réagissent en introduisant la cannelle à Ceylan. Malgré des difficultés de culture et des taxes protectionnistes importantes, la cannelle de Ceylan supérieure en qualité que celle de Java, de Chine et d’Inde, de Guyane et d’Indochine devient la plus demandée.
Les Français détenaient un quasi monopole sur la vanille, de Cayenne elle est apportée à la Réunion, puis après de fructueuses récoltes à Nosy-Be, aux Comores et à Madagascar.
Quant au poivre, celui de Malabar est considéré comme le meilleur, mais un chinois l’introduira à Singapour, puis à Sumatra. De même, la France introduit le poivre en Indochine en 1840 et de là au Cambodge où les terres sont plus propices à sa culture.



Cependant les aléas de la production, les catastrophes naturelles, les parasites et les nombreuses taxes rendent difficiles la survie de ces productions artisanales. D’ailleurs, se profile un autre danger. En 1767, Choiseul disait : «les colonies fondées par les diverses puissances d’Europe ont toutes été établies pour l’utilité de la métropole ». Donc l’évolution des colonies, liée aux intérêts économiques européens, a favorisé l’installation de nouvelles cultures industrielles au profit des métropoles : tabac, thé, café, canne à sucre, indigo, hévéa et palmier à huile… plus retables que les épices.


Mots-clés : Technorati

le 25.10.05 à 13:08 dans Histoire des aliments
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