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Naissance de la viticulture en Gaule
La vigne poussait en Gaule, mais il s’agissait d’une variété sauvage appelée lambrusque impropre à faire du vin même si les sociétés préhistoriques pressaient les raisins comme nous le prouve d’importants amas de pépins retrouvés sur des sites archéologiques.
Les premières amphores de vin arrivèrent sur les rivages de ce que nous appelons maintenant la Provence avec les Phocéens lorsqu’ils fondèrent Massalia (Marseille) au IVème siècle avant notre ère. Le vin était indispensable aux grecs et était aussi une monnaie d’échange importante et nécessaire pour commercer avec les barbares de l’arrière pays. Pour ne pas avoir à importer des amphores de ce précieux liquide, ils se firent viticulteurs. Mais l’implantation d’une vraie viticulture commerciale ne se réalisa que trois siècles plus tard.
Y avait-il du vin en Gaule avant les romains ?
Il semblerai que non et bien qu’une école celtique avancent le présence de viticulteurs celtes
Arguant de la présence de pépins de raisins en 12 000 avant J.C sur des rives du Lac Léman et la trouvaille du cratère de Vix 600 ans avant notre ère, si vignobles il y eut ils se seraient trouvés autour des grands sites tribaux : Bourges, Chartres, Metz, Reims, Amiens, Troyes et Bibracte. Or, nous pensons que si les chefs gaulois acceptaient de payer très cher le vin c’est qu’ils n’en produisaient pas et qu’ils utilisaient le vin comme monnaie d’échange durant la guerre des Gaules.
Par ailleurs, le vin de Massalia était importé de Grèce et ce n’est que dans les années 125-130 avant J.C que Massilia devient romaine et que la ville de Narbonne, capitale de la Provincia est créée. Les terres sont données à des vétérans de l’armée pour être cultivées et les vétérans plantèrent de la vigne sur les coteaux avoisinants Narbonne qui correspondent aux actuelles Corbières, Minervois et coteaux du Languedoc.
Tous les vins partaient de la Provincia et remontait les fleuves vers le nord de la Gaule.
Une première voie remontait le Rhône (où Lyon était le port vinicole le plus important de l’empire romain après Rome) jusqu’à la Gaule centrale et septentrionale et ensuite jusqu’au limes germanique par le Rhin et la Moselle pour fournir en vin romain d’Andalousie les 25 000 soldats qui y étaient cantonnés. A l’ouest, de la Narbonnaise, le vin voyageait par voie terrestre en suivant la vallée de l’Aude jusqu’à Toulouse pour ensuite remonter la Garonne jusqu’à Burdigala.
Plus tard, le vin de Vienne, arrive à Lyon par le Rhône, puis à Chalon par la Saône. De là il part par la route jusqu’à la Loire er jusqu’à la Seine, la Meuse et la Moselle.
Les créations de vignobles en Gaule
Si les romains plantèrent de la vigne dans le sud de la Gaule, là où poussaient l’olivier et le chêne vert, les gallo-romains étendirent le vignobles dans d’autres régions plus septentrionales. Les climats plus océaniques ou plus froids ne se prêtaient pas à la culture des plants de vigne méditerranéens. Il fallait les plants qui convenaient au climat et c’est ainsi que des cépages glorieux firent leur apparition en Gaule. Au début du Ier siècle avant notre ère, les premiers vignobles de la Gaule étaient implantés sur les pentes ensoleillées, au bord de fleuves navigables propices à leur transport.
Au dessus de la ville de Vienne, sur les rives du Rhône furent créés des vignobles dont la réputation est toujours vivace dont les productions alimentaient la ville et le port de la capitale des Gaules : Lyon.
Au dessus de Vienne, la capitale des Allobroges, les escarpements de la Côte Rôtie et de l’Hermitage étaient des terroirs remarquables pour produire de bons vins. Sur les coteaux granitiques de l’Hermitage, les collines d’Ampuis et de Condrieu, les pentes ensoleillées de la Côte Rôtie poussait d’ailleurs u cépage $local : l’allobrogica, qui est peut-être l’ancêtre des pinots noirs ou de la petite syrah.
Le premier est protégée des vents et pluies venant de l’ouest par le mont Cévennes et se situe un peu au nord du point de confluence de l’Isère et du Rhône, sur les pentes ensoleillées au nord de Tain. Le vignoble de la Côte-Rôtie, un peu plus au nord, près de la ville de Vienne déploie ses rangs de vignes sur les pentes des extrémités du Massif central qui descendant vers la rive droite du Rhône. Les allobroges réussirent, par on ne sait quel procédé, de donner aux plants de vignes les propriétés indispensables pour résister aux gelées et aux hivers rigoureux, ils nommèrent leur cépage allobrogica. Ce cépage aux grains noirs donnait d’excellents vins dont le plus fameux appelé picatum c'est-à-dire « poissé » en raison du goût de résine qui provenait de la poix dont étaient enduits les jarres. La renommée de ce vin était si grande que Vienne fut nommée Vienne la vineuse et qu’on le buvait jusqu’à Rome et en Grande-Bretagne.
Gaillac c’est la Haut-Pays d’où l’on expédiait le vin romain vers Burdigala (Bordeaux) et ensuite vers la Bretagne où il servait de monnaie d’échange contre du fer et de l’étain.
Les viticulteurs de La Narbonnaise s’y implantèrent peu à peu et le vignoble de Gaillac reste encore un vignoble d’importance par la qualité et la variété des cépages indigènes (fer-servadou, ondenc, len de l’elh, duras, mauzac) et par le maintien de traditions viticoles ancestrales.
3/La naissance du vignoble de Bordeaux
La création du vignoble de Bordeaux fut l’œuvre des planteurs gallo-romains : les Bituriges Vivisques, au début de l’époque impériale. Au 1er siècle avant J.C, les Bituriges, las de payer des taxes aux négociants romains et des droits de passage pour les vins de Gaillac, décidèrent, entre 43 et 71, de créer une viticulture et pour cela d’aller chercher des plants capables de supporter des climats sous lesquels on pensait que la viticulture était impossible. Ils se renseignèrent des essais qui avaient été faits dans des régions au climat voisin du leur et implantèrent des plants de Vitis Vinifera, la basilica, importée de l’actuelle Albanie, proche du cocolubis de la Rioja, faite pour supporter les climats pluvieux et venteux, les sols lessivés et décalcifiés des graves.
Pline (HN, XIV, 27) : « Leurs fleurs ne sont pas sujettes à couler, car elles sont hâtives et elles résistent aux vents et aux pluies. Elles sont mieux à leur aise dans les lieux frais et humides que dans les lieux chauds et arides. »
La basilioca devint la Biturica devint très vite reconnue comme un cépage d’exception qui valut aux Bituriges l’admiration de leurs contemporains, qui a donné la vidure, un des noms anciens du cabernet.
Columelle (III, 2, 19) disait de ces vignes : « Elles rendent, en quantité un vin qui se garde longtemps et se bonifie au bout de quelques années. Leur rendement reste bon en terrain maigre. »
Les Eduens, étaient les grands alliés de Rome, ils vivaient à Bibracte, sur le mont Beuvray dans le Morvan, à l’ouest de la Côte d’Or avant de s’installer à Autun qui devint leur capitale. Les burgondes, venant de la baltique s’y installèrent et donnèrent leur nom à la région.
La Côte d’or est située le long de la grande voie de communication nord-sud, le vignoble de la Côte d’ Or, Pagus Arebrignus, sera le seul vignoble gaulois qui ne sera pas situé le long d’un fleuve. Mais il jouit d’une exposition idéale.
Le vignoble fut crée probablement dans la 2ème moitié du Ier siècle de notre ère. En effet, il était florissant vers 200-250 après J.C autour de Beaune où l’on a trouve des serpettes de vignerons et des effigies de Bacchus datées du IIème siècle. En 320, fut écrit le plaidoyer d’Eumène, une requête à l’empereur Constantin qui dénoncent des vignes trop vieilles et épuisées et des sols impossibles à travailler en raison de racines enchevêtrées, résultat d’un provignage très ancien et trop fréquent, preuve de l'existance d'une vignoble longtemps avant cette date..
5/ Créations des autres vignobles gaulois.
Il est difficile de dater avec précision la création des autres vignobles. Mais on sait qu’ils furent toujours créés près d’une grande ville et sur les pentes de coteaux escarpés, et presque toujours le long d’un cours d’eau. Par exemple :
- collines crayeuses de Sancerre, près de la Loire
- collines de St Pourçain sur Sioule, confluent de la Loire et de la Sioule
- collines près d’Auxerre ;
- colline de Montmartre
- montagne crayeuse de Reims
La plupart existait avant l’édit de Domitien (92 après J.C) qui prônait l’arrachage des pieds de vigne et l’édit de Probus en 280, signa l’extension de la vigne en Gaule, c’est alors que le vignoble de la Loire fut planté au IVème siècle. Tout comme ceux de Moselle et du Rhin qui profitaient à la fois de la proximité de Trèves, capitale et port et des coteaux escarpés très bien orientés au sud des deux fleuves. Une grande partie du vin mosellan et rhénan partait vers l’Angleterre.
La production et la commercialisation du vin concernaient alors directement ou indirectement de nombreux secteurs économiques : fabrication de jarres, d’amphores et de vaisselle vinaire, une batellerie importante, des comptoirs de vente, es routes marchandes extrêmement fréquentées. Ce commerce était à tel point rémunérateur que l’empereur Domitien promulgua un décret exigeant l’arrachage des vignes de la Gaule afin que les romains puissent conserver l’exclusivité de l’exploitation et du commerce du vin. Cet édit n’obtint pas le résultat escompté puisque en gaule les vignobles du Rhône et de Bordeaux ne cessèrent de s’étendre, colonisant les terres ingrates où ils prospérèrent, mettant en valeur des sols jusque là infertiles et éliminant les cépages grossiers.
Mots-clés : Vin
le 05.09.09 à 18:11
dans Vins
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