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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Les routes des épices dans l’Antiquité

 Les Routes se mettent en place

Contrairement aux Grecs, les Egyptiens étaient de grands consommateurs d’épices et d’aromates, notamment  pour l’embaumement des morts. Il existait donc une autre route maritime, celle-ci, venant de l’ouest de la mer d’Oman et du golfe Persique. Elle allait au mythique pays de Pount et sur l’île des Aromates chercher le cinnamome, la myrrhe et l’encens et revenait en Méditerranée par le canal de Suez creusé par les pharaons de la XIIème dynastie : long de 150 Km, large de 25  à 30m, profond de 3 m. Il fut abandonné à l’époque musulmane, à cause du coût et de la difficulté de l’entretien.
Le grand commerce avec les pays de l’Orient, caractéristique de la civilisation hellénistique, devait se poursuivre et même s’intensifier durant l’Empire Romain. Venaient d’Asie Centrale, d’Inde et même de Chine des soieries, des étoffes de coton, des épices, des parfums et des pierres précieuses.
Vers la fin du Ier siècle avant J-C, période qui fut celle d’un grand développement politique et économique pour l’Empire romain, se mit en place un commerce actif par terre et par mer avec les pays riverains de la Méditerranéenne, de la Mer Noire, de la Mer Rouge, avec les royaumes d’Arabie et du Caucase, avec la Perse, l’Inde et Ceylan et même la Chine. Le poivre et  d’autres épices étaient très demandés par les romains pour leur cuisine ainsi que le montre les recettes d’Apicius, mais aussi comme monnaie d’échange : Alaric, entrant dans Rome, exigea parmi d’autres présents 3000 livres de poivre (valeur 1 230 000 francs)

 

Une caravane de marchands sur la route terrestre entre la Chine et la Méditerranée.

Le commerce par voie maritime se développa considérablement par la Mer Rouge et le Golfe Persique.
Cette route est complétée par un itinéraire terrestre amenant les marchandises d’Inde du nord en Iran en passant par le Cachemire. D’autre part, les denrées sont acheminées également par des pistes caravanières reliant l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak, la Méditerranée orientale. Ces caravanes qui comprenaient des milliers de personnes faisaient halte dans les villes dans les caravansérails, véritables complexes qui permettaient aux voyageurs et à leurs bêtes de se reposer, de se restaurer, de vendre aussi générant autour de multiples professions et beaucoup de valeur marchande. Tout le long de la route des épices se créait un réseau économique important qui favorisait les échanges de produits mais aussi de personnes et de cultures. C’était la même chose dans les ports autour des négociants et des marchands qui avaient besoin de multiples sous-traitants pour mener à bien leurs affaires.
Deux routes sont alors tracées:
Celle de l’or et des aromates partant de la Mer Rouge qui contourne la corne de l’Afrique, longe les côtes jusqu’aux îles de Pembar et Zanzibar – centre mondial de production de clous de girofle.
Celle des épices vers l’Inde racontée par le Périple de Ptolémée part de Muza, à côté d’Aden, jusqu’à Cané, où elle se divisait en deux :
 L’une, directe via l’île de Socotra vers les comptoirs indiens et les ports de l’Océan indien.
L’autre allait jusqu’à l’embouchure de l’Indus, puis cabotait par Barygaza, la Côte de Malabar, le Cap Comorin, la Côte de Coromandel jusqu’à l’embouchure du Gange.

 

Carte des routes maritimes entre l’Arabie et l’Inde

 Apicius : vin merveilleux aux épices  (Art Culinaire, livre I, le cuisinier diligent)
On met 15 livres de miel dans un récipient de bronze où on aura préalablement versé 2 setiers de vin. De façon à réduire le vin en faisant cuire le miel, on chauffe doucement sur un feu de bois sec en agitant avec une spatule pendant la cuisson. Si cela se mettait à bouillir, on arrête en arrosant de vin. Mais le liquide retombe aussi quand on le retire du feu. Quand il a refroidi, on le remet au feu, on procède ainsi une 2ème et une 3ème fois, on retire enfin du feu et on écume le lendemain. On ajoute alors 4 onces de poivre pilé, 3 scripules de mastic, 1 drachme de feuilles de nard, 1 drachme de safran, 5 noyaux de dattes torréfiés avec les dattes ramollies dans du vin. On arrose d’abord de vin de qualité et en quantité convenable pour adoucir le mélange. Ceci fait, on verse sur le tout 8 setiers de vin doux.
Le scripule = 24° partie de l’once qui pèse à peu près 30 gr
Une drachme = 3 gr environ
Un setier équivaut à deux cyathes = une coupe à boire.
Un livre = 327 gr chez les romains.


Mots-clés : Technorati

le 20.10.05 à 12:25 dans Histoire des aliments
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