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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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Les femmes et le vin 2

Hommes et femmes ne sont pas égaux face au vin

grappe de gewurstraminer

On observe toujours dans l’addiction à l’alcool une prévalence des hommes (58,5%) sur les femmes (41,5%), et c’est heureux car les femmes supportent moins bien l’alcool que les hommes. Le taux d’alcoolémie augmente plus vite car la masse musculaire est moins importante chez les femmes et c’est dans les muscles que le vin diffuse. En conséquence, pour une même quantité d’alcool absorbée, on remarque une plus grande concentration d’éthanol dans le sang chez les femmes. Les femmes éliminent moins vite et leur réaction à l’alcool varie selon les incidences hormonales. Quelques chiffres : pour un poids de 70 kg, boire deux verres de vin de 12 cl provoque un taux d’alcoolémie de 0,41gr à jeun pour un homme et 0,48 gr pour une femme, 0,27 gr pendant un repas pour un homme et 0,31 gr pour une femme.
Est-ce pour cela qu’elles sont plus raisonnables ?
Dans un rapport au 1er ministre de 2004, le Directeur Général de la santé, le Professeur William Dab avance les chiffres de 45 000 décès par an dus à une surconsommation d’alcool concernant les cancers des voies aéro-digestives, des affections digestives et respiratoires, des maladies cardio-vasculaires, des accidents, des troubles mentaux.  Parmi ces victimes de l’alcoolisme, 7000 sont des femmes c’est-à-dire un décès sur 6. La mortalité due à l’alcool concerne 0,5/1000 chez les femmes, à titre de comparaison il est de 3/1000 chez les hommes.   L’alcoolisme féminin est plus caché, mais il frappe quand même des femmes souffrant de solitude, de frustration, de manque d’estime ou de confiance en soi. Les femmes boivent dans l’intimité de leur maison, chez elles et souvent seules. La culpabilité est toujours là et les moqueries vis-à-vis des femmes prises de boisson  limitent sans doute chez certaines la consommation de vin ou  d’alcool.  
Les romains qui interdisaient aux femmes de boire au prétexte qu’il était abortif n’étaient pas très loin de la réalité. S’il est un moment de sa vie où une femme doit s’abstenir de boire c’est bien lorsqu’elle est enceinte. L’alcool passe directement dans le fœtus et cela a toujours des conséquences graves si l’absorption d’alcool est régulière, importante et à jeun. En France, on recense 1000 cas par an de syndrome d’alcoolisme fœtal chez  des nouveaux nés dont les mères ont consommé plus de 6 verres  d’alcool par jour et qui se traduisent par des risques d’accouchement prématuré, des dysmorphies faciales, des retards de croissance intra-utérins et des déficits intellectuels, c’est la plus grande cause de retard mental des pays occidentaux. Ces cas restent heureusement minimes dans notre pays où les femmes protègent précieusement la vie qui est en train de se former en elles. Cette manière d’agir touche surtout des femmes très démunies, privées d’instruction ou extrêmement dépendantes de l’alcool.
Car, depuis des décennies on note une baisse constante et régulière de la consommation d’alcool, en général.  Le 19ème siècle a inventé le terme alcoolisme qui a fait des ravages dans les populations les plus démunies, mais les progrès de l’hygiène et l’éducation et la scolarisation des femmes ont entraîné une baisse notable de la consommation de vin qui a diminué de moitié en trente ans passant de 126 litres par an et par personne en 1961 à 57 litre en 2001, hommes et femmes confondus. Une enquête réalisée pour Vinexpo par Cuisine et Vins de France du 17 février au 7 mars 2005 révèle que les femmes interrogées reconnaissent pour 63,6%  consommer du vin une fois par semaine et pour 73,3% moins souvent encore. Ce qui est très raisonnable puisque l’OMS préconise deux verres de vin par jour pour les femmes et conseille de les consommer plutôt durant les repas où il est mieux digéré et plus apte à résoudre les problèmes de santé plutôt qu’en dehors des repas qui entraîne plus facilement vers une dépendance.


Mots-clés : Technorati

le 18.08.05 à 19:11 dans Vins
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