Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

Le riz au pays du soleil levant

Il était une fois la déesse du soleil Amaterasu Omikami qui offrit la culture du riz aux habitants de l’archipel nippon en envoyant, quelques 800 ans avant notre ère, un vieil homme portant sur son dos des bottes de riz, c’était le dieu Inari, dit le porteur de riz, dieu de l’abondance et des richesses. Le nom du riz fut donc INE dont le kami est un renard tenant sous sa patte un joyau figurant un grain de riz ou portant dans sa bouche la clé du grenier à riz. 4O OOO sanctuaires lui sont dédiés reconnaissables à leur torii en enfilades auxquels on suspend des bandelettes en paille de riz. On croyait aussi fermement qu’un repas de riz pris en présence d’un moine bouddhiste assurait aisance et chance. De la froide, voire glaciale, île d’Hokkaido à celle de Hyushu, humide et chaude, les japonais plantèrent 1.700 000 hectares de riz dans de belles mosaïques de champs irrigués dans les vallées sur des terres alluviales et sur les terrasses des collines qui reflètent le soleil et toutes les nuances du ciel.

Historiquement le riz est arrivé au Japon dans les bagages des tribus venant de Corée il y a 2000 ans. Les japonais l’adoptèrent si bien que leur pays fut appelé « le pays des tiges dans l’eau » et que sous l’ère Edo, le riz, appelé alors goku, était une unité de mesure. Le riz est l’âme du Japon à un tel point qu’il est présent dans tous les rituels religieux, les traditions, la vie sociale et le langage. C’est le cycle du riz qui a imposé l’usage du calendrier : le Nouvel An est le début de l’année agricole, l’empereur fixe la nouvelle année au premier jour du mois lunaire du printemps. De grandes fêtes ponctuent le cycle du riz, la Fête du Nouveau Printemps où les cultivateurs réclament la protection du dieu Kami pour les rizières, Satzuki en l’honneur du dieu Sa, dieu des rizières, célébré par des chants, des flûtes, des tambours et des gongs, lors du repiquage, la fête des moissons où l’on salue encore une fois le dieu Sa qui quitte les rizières pour regagner la montagne et la déesse Amaterasu Omikami à qui est offert les produits de la récolte des rizières : du riz cuit, du gruau de riz, du saké blanc et du saké noir coloré avec des cendres que l’on partage avec elle.

Le nom du riz cuit est GOHAN signifiant également le repas, car ke riz est présent à tous les moments de la journée. A la faois nourriture et boisson, le riz est l'aliment incontournable du quotidien comme des cérémonies. 
Il est l'ingrédient de base de multiples plats:
 

1. onigri = pâte de riz farcie d'abricots ou de prunes à l'aigre-doux
2. tonkatsu = riz avec porc haché, oignons et oeufs
3. ten-don = riz et legumes et pissons en tempura
4. kavaku-gohan = riz avec de la sauce soy, des champignons et des patates douces
5. chakuzé = riz imbibé de thé vert , le riz du petit déjeuner
6. kuri-gohan = riz et châtaignes
7. sushi, mehri, shasri = riz mêlé à du sucre, du sel et du vinaigre
8. okavu = soupe au riz
9. moschi  à base de riz gluant
    

le 05.03.05 à 21:51 dans Histoire des aliments
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