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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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La salle à manger, une pièce à part entière

Les temps modernes

Les manières de manger évoluent très vite à l’époque moderne. La pièce où l’on mange, la salle à manger et la table à pieds fixes consacrée aux repas  n’apparaissent que tardivement à la fin du 17ème siècle, et surtout en ville chez les bourgeois et dans les demeures aristocratiques. La salle à manger devient la pièce qui se voit, on y place des buffets, des vaisseliers où l’on montre sa vaisselle, des consoles, les chaises remplacent les bancs.
L’autre nouveauté de l’époque moderne est la fourchette, elle apparait en France  au 17ème  siècle mais elle utilisée régulièrement qu’au cours du 18ème siècle.
De même pour l’assiette plate qui remplace à partir du 16ème siècle le tranchoir médiéval.   L’assiette, le verre et le couteau individuel entrent en vigueur, de même que la serviette de table, propre à chaque convive. On en termine avec l’habitude de passer les ustensiles de table à ses voisins après s’en être servi. Fini la promiscuité conviviale. Les ustensiles de service restent communs, mais on ne doit pas les porter à la bouche, non plus que les morceaux directement tirés du plat : ils doivent être posés dans l’assiette du mangeur, puis découpés avant d’être portés à la bouche avec la cuillère ou la fourchette individuelle. Sur les tables, les verres sont en verre ou en cristal, les assiettes en faïence voire en porcelaine, des services de table font leur apparition avec la diversité des assiettes de toutes tailles et formes, de même que les pièces d’orfèvrerie : cuillères à café, à thé, à glace, louches et pelles à gâteau, fourchettes à huîtres et à gâteaux, cafetières, théières, chocolatières…
Les plats de service se multiplient en raison du la manière de servir les repas : le service à la française est toujours à la mode : tous les plats d’un même service sont apportés sur la table en même temps. Ceci a pour conséquence, outre l’encombrement excessif des tables, qu’on ne peut se servir que des plats qui sont près de soi et qu’il est impossible de parler avec des voisins de table qui font face et qu’on aperçoit à peine.
 

Epoque contemporaine

Le mobilier apparut précédemment : vaisselier, dressoirs, consoles,   est remplacé par le buffet, vaste meuble où l’on range sa vaisselle. Celle-ci se démocratise avec l’invention du métal argenté par Christofle et la cristallerie et la porcelaine deviennent plus accessibles.
Au 19ème siècle apparait le service  à la russe. L’ordonnancement des repas en est grandement simplifié. Les menus vont changer et le service apporte les plats les uns après les autres. Tous les convives mangent la même chose quand ils sont reçus par un particulier.  Le linge de table prend de plus en plus d’importance et est de plus en plus varié : Finies les longues nappes blanches,  la couleur apparait de même que les broderies contrastées et les motifs imprimés, qui suivent les progrès de l’impression sur tissus.
Ce qui révolutionnera beaucoup le service de table, est la disparition du personnel. La maîtresse de maison sera obligée de simplifier menus et services. Tous les jours le service est simple, les sets de table et serviettes assorties, verres, assiettes et couverts ordinaires qui se lavent vite et ne demandent pas d’entretien particulier.  Les jours de fête sont l’occasion de sortir l’argenterie, la porcelaine fine et l’argenterie, souvent cadeaux de mariage. On décore la table et l’on dispose les assiettes, verres et couverts sur les plus belles nappes, parfois héritées des grands-mères.
Hélas les manières de vivre nouvelles n’ont pas que des avantages et peu à peu font disparaitre les convivialités familiales. Le comble de l’horreur étant le plateau télé qui permet de manger  sur ses genoux, chacun dans son coin, voire même chacun dans une pièce devant son propre programme de télévision. Dès qu’il fait beau, la mode est au repas à l’extérieur comme autrefois, repas plus  décontractés autour des barbecues et des buffets, et souvent sorte d’apéritifs dînatoires qui permettent un service extrêmement simplifié.
Les rythmes de vie modernes, entraînent le retour à l’habitude de manger vite dehors, dans la rue en ville comme au Moyen-Âge, ou de transporter une sorte de pique-nique, la gamelle des ouvriers d’autrefois.  C’est ce qu’on appelle le progrès !

le 28.08.06 à 19:57 dans Arts de la table
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