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Boire et Manger, quelle histoire !
Le blog d'une historienne de l'alimentation

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DON ALIMENTAIRE

L’assistance aux pauvres

 Comment la charité s’organise-t-elle sous l’Ancien Régime en France ?

A partir du XIIIe siècle, on remarque les fondations d’organismes charitables à destination des enfants abandonnés, des veuves et des vieillards, des infirmes et des aveugles. A quoi s’ajoute des secours à domicile organisés par des sociétés de charité, des ordres religieux et des confréries qui distribuaient des vivres aux plus nécessiteux.

Par ailleurs l’Hôtel-Dieu de Paris loge et nourrit tous les malades misérables, créé en 1505 l’Hôtel-Dieu n’a comme seule exigence pour y être admis que de ne souffrir que d’une maladie curable. Un régime plus doux qu’à l’Hôpital Général où l’on est amené de force, où les pauvres sont nourris de pain, d’eau et de potage, ce dernier pouvant leur être supprimé en punition de faute et où l’on subit du travail forcé.

Les enfants profitaient d’un autre système d’assistance, Tous les enfants trouvés et assistés étaient envoyés dans divers hôpitaux, l’hôpital de la Trinité dit Des Enfants bleus recevait les enfants d’indigents âgés de moins de cinq ans, l’hôpital des enfants Dieu, dit des Enfants Rouges faisait enseigne de charité et l’Hôpital Notre Dame de la Pitié. N’oublions pas les maisons du Port Saint Landry. : « Qu’il se trouve par les rues de Paris quelque enfant exposé […]Il se doit porter aux Enfants Trouvez à Nostre Dame, en la maison destinée pour les nourri et les allaicter, qui est auprès la maison épiscopale et fait la bas d’une ruelle descendant à la rivière. » écrit Boucher à propos des maisons de Saint Landry dans le Trésor du droit français. Saint Landry qui en 651 vend de la vaisselle et des vases sacrés pour secourir des affamés. »

Dans la ville de Moulins en février 1566 une ordonnance est promulguée dans laquelle on peut lire : « et outre ordonnons que les pauvres de chacune ville, bourg ou village, seront nourris et entretenus par curé de la ville, bourg ou village dont ils seront natifs et habitants, sans qu’ils puissent vaguer et demander l’aumône ailleurs au lieu duquel ils sont. » C’est un système d’assistance communale qui peut exister car François Ier avait institué une taxe des pauvres en 1544 qui était récolté par le Grand Bureau des Pauvres qui gérait le secours aux miséreux dans la ville de Paris. On peut imaginer que cette mesure a été imité partout en France.

Ce qui d’autant plus vraisemblable que les paroisses étaient divisées en quartiers où œuvraient une dame de charité qui visitait les pauvres et leur versait des secours en argent et en nature. D’un côté cette dame de charité ne distribuait pas seulement ses propres aumônes ais aussi les secours donnés par une caisse alimentée par des dons, des legs et des quêtes. D’autre part, les pauvres devaient adresser une requête pour obtenir des secours. Le fonds des pauvres, institué par Colbert, versait 80.000 livres aux clercs de Paris qui les distribuaient en majeure partie en nature : vêtements, nourriture et bois de chauffage.

Jusqu’en 1544, la direction des secours à domicile et la police des pauvres et des mendiants étaient sous le contrôle du Parlement.

Des communautés religieuses distribuaient des soupes et du pain. Comment savoir à qui distribuer les subsides nécessaires ? Les curés et marguillers de chaque paroisse, assistés de notables, élisaient plusieurs bonnes personnes pour visiter les pauvres une fois par semaine ou davantage en cas de besoin. Les caisses de secours étaient alimentées par une taxe perçue dans chaque paroisse pour l’entretien de la « Communauté des pauvres » et chaque ville du royaume de France prenait soin de ses pauvres.

Les personnes qui assistaient les pauvres se regroupaient en confréries. Ces mutuelles-assistances, essentiellement religieuses et charitables trouvaient leurs recettes dans les droits d’admission à la confrérie, les cotisations annuelles de ses membres, des libéralités volontaires et des amendes. Les dépenses étaient dues aux secours aux malades et aux blessés, à l’assistance à la veuve et à l’orphelin et aux messes et banquets.

 

le 18.11.21 à 15:44 dans Autour de la nourriture
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